En Marche a "connu une période de baby-blues", admet Gilles Le Gendre

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Romain David , modifié à
Le président du groupe LREM à l'Assemblée a avoué au micro de Bernard Poirette, sur Europe 1, que la structuration du mouvement présidentiel a été laissée de côté ces derniers mois.
INTERVIEW

La nomination de Christophe Castaner place Beauvau laisse La République en marche en friche. Depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron à l'Elysée, le parti présidentiel a connu à sa tête deux directions par intérim, une direction collégiale et un délégué général, mais peine surtout à donner de la voix sur la scène politique. "Je ne vous le cache pas, après l’élection, nous avons connu une période de baby-blues", a concédé dimanche, au micro de Bernard Poirette sur Europe 1, Gilles Le Gendre, le patron des députés LREM.

Passage à vide. Le député de Paris a commencé par vanter le travail accompli par Emmanuel Macron, encore inconnu des Français en 2014, et qui a engagé selon lui une transformation du pays "comme il n’y en avait jamais eu depuis 1981". "Ce travail est inouï, nous en sommes très fiers mais il a laissé en jachère des sujets fondamentaux", reconnaît toutefois l’élu. "Le premier, c’est le fonctionnement du mouvement. Je ne vous le cache pas, après l’élection, nous avons connu une période de baby-blues", glisse-t-il.

>> Réécouter l'interview de Gilles Le Gendre 

Une élection avant Noël. Après qu’Emmanuel Macron a quitté son poste de président-fondateur pour la mandature suprême, le parti a été brièvement dirigé par Catherine Barbaroux, avant que ne prenne place une direction collégiale, qui a elle-même laissée les manettes du mouvement à Christophe Castaner, élu délégué général en novembre 2017. Devenu ministre de l’Intérieur, ce dernier a passé le relais à Philippe Grangeon, l’un des très proches d’Emmanuel Macron, pour une période d’intérim de six semaines. Selon des informations d’Europe 1, l’élection d’un nouveau délégué général devrait avoir lieu avant Noël.

"Christophe Castaner a commencé à arranger les choses, avec beaucoup de détermination et de courage", salue Gilles Le Gendre. "Mais nous devons aller plus loin pour conserver ce qui faisait l’originalité de notre offre pendant la campagne, c’est-à-dire un parti différent avec un engagement des militants beaucoup plus fort", souligne-t-il.

Un ticket Schiappa-Travert. Marlène Schiappa, actuelle secrétaire d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes, est régulièrement citée comme possible candidate à la direction du mouvement. L’intéressée a avoué au Journal du Dimanche "réfléchi[r] à présenter [s]a candidature". La possibilité d’un ticket entre cette dernière et l’ancien ministre de l’Agriculture Stéphane Travert serait également du goût du chef de l’Etat, toujours selon des informations d’Europe 1.