En Grèce, Bernard Cazeneuve promeut "un message de solidarité" autour de la dette et des réfugiés

Bernard Cazeneuve rencontrera son homologue Alexis Tsipras
Bernard Cazeneuve rencontrera son homologue Alexis Tsipras © JEAN-PIERRE CLATOT / AFP
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avec AFP
Ce voyage de Bernard Cazeneuve, Michel Sapin et Harlem Désir en Grèce est l'occasion de renforcer les investissements économiques français et de débattre sur l'accueil des réfugiés. 

Le Premier ministre Bernard Cazeneuve se rend à Athènes vendredi pour une visite d'une journée qui permettra d'adresser "un message de solidarité" aux Grecs autour des sujets de la dette et des réfugiés.

Une tournée européenne. Cette visite, pour laquelle il est accompagné de son ministre de l'Économie et des Finances Michel Sapin et du secrétaire d'État aux Affaires européennes Harlem Désir, s'inscrit "dans le cadre de la tournée européenne" du Premier ministre, après Bruxelles, Berlin et Londres, au lendemain de la conférence sociale européenne de Paris, souligne-t-on à Matignon.

Un message d'espoir concernant la dette grecque. Elle s'articulera autour d'un entretien avec son homologue grec Alexis Tsipras, consacré à la dette grecque notamment. Bernard Cazeneuve "adressera un message de solidarité et d'amitié de la France au peuple grec et aux autorités de ce pays" et "il rappellera à cette occasion l'importance de l'Union européenne pour l'avenir des 27", ajoute-t-on.

Michel Sapin avait déjà formulé en début de semaine ce "message d'encouragement, d'accompagnement" envers le pays surendetté. "La Grèce a changé et est en train de réussir. Il faut l'accompagner dans cette réussite et le faire jusqu'au bout pour lui permettre l'année prochaine en 2018 de revenir sur les marchés" pour se financer, avait-il affirmé.

Le début d'une négociation.Athènes a rouvert mardi avec ses créanciers, Union européenne et Fonds monétaire international (FMI), le chantier de l'accord qu'elle doit trouver, au prix de nouvelles concessions, pour rester sous perfusion financière et espérer sortir de cette longue crise. La Grèce est privée d'accès aux marchés des capitaux depuis 2010. Sa dette, qui s'élevait à près de 180% du PIB en 2016, constitue une pomme de discorde quasi-permanente entre le FMI et les pays membres de la zone euro, surtout l'Allemagne qui maintient une position intransigeante. 

Un "partenaire stratégique". La France est donc considérée par la Grèce comme un "partenaire stratégique", à la fois dans l'UE et au niveau bilatéral, a affirmé une source gouvernementale grecque. Au niveau bilatéral, la coopération culturelle et économique ainsi que le renforcement des investissements devraient être au menu, selon cette source. Les ministres commenceront leur journée par un petit-déjeuner avec des dirigeants d'entreprises françaises implantées en Grèce. 

Au programme, l'accueil des réfugiés. L'autre point fort est consacré aux réfugiés que la France s'est engagée à accueillir dans le cadre du programme dit de "relocalisation". Ce dispositif, lancé par l'UE pour prendre en charge des demandeurs d'asile syriens notamment depuis la Grèce ou l'Italie, a du mal à décoller. Paris est toutefois en pointe sur ce programme lancé en 2015, avec près de 2.800 personnes accueillies.

Le grand problème côté grec est l'entassement de plus de 14.000 migrants sur les îles grecques après l'accord Ankara-UE signé en mars pour tarir les arrivées, et permettant de renvoyer en Turquie des migrants, y compris des demandeurs d'asile syriens.