En Corse, la gauche devra louvoyer

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Hélène Favier , modifié à
Arrivée en tête, elle devra composer avec les nationalistes qui ont réalisé un score historique.

Ils sont désormais au centre de l'échiquier politique. Les nationalistes ont réalisé, dimanche aux élections territoriales en Corse, une percée historique, avec un score global de 35,74% des voix. Faute d'avoir obtenu une majorité absolue, la gauche, qui l'a emporté, devra composer avec eux .

Les deux listes nationalistes ont, au terme d'une campagne de terrain en prise avec les problèmes du quotidien et les questions économiques, pulvérisé leur score de 2004 (17,34%). Elles deviennent la deuxième force politique insulaire devant la droite (27,65%), qui a perdu le pouvoir qu'elle détenait depuis 26 ans.

15 sièges pour les nationalistes

Le succès nationaliste a été accueilli par des explosions de joie dans plusieurs villes de l'île. A Ajaccio, plusieurs centaines de militants et sympathisants ont ainsi défilé dans le centre.

Ces deux listes vont occuper 15 des 51 sièges de l'Assemblée de Corse, soit sept de plus que dans l'assemblée sortante.

Le dirigeant de Corsica Libera, Jean-Guy Talamoni, a insisté dimanche soir sur la nécessité de parvenir à des "convergences au sein du mouvement national" et évoqué la possibilité de former un inter-groupe à l'assemblée. Celui de Femu a Corsica, Gilles Simeoni, a également relancé les appels au dialogue formulés entre les deux tours et auxquels la gauche n'avait pas répondu, en vue d'un éventuel accord de mandature. "Nos idées sont partagées bien au-delà de notre camp. Nous avons la légitimité pour solliciter l'ensemble des forces politiques dans une logique de dialogue", a déclaré Gilles Simeoni.

Des discussions devraient s'engager

Cet appel s'adresse à la gauche qui n'a pas obtenu la majorité absolue et occupera 24 sièges, la droite en obtenant 12, dans la nouvelle assemblée qui se réunira jeudi.

"Le peuple a considéré qu'on était les meilleurs mais que l'on n'était pas les seuls", a souligné pour sa part le chef de file de la gauche, le député PRG de Haute-Corse Paul Giacobbi, appelé à présider le conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Corse. Evoquant implicitement les nationalistes, il ajouté qu'il pensait "possible de se mettre d'accord sur un certain nombre de choses". Les discussions devraient rapidement s'engager, d'ici à jeudi.