Emplois fictifs du RPR : 1ère audition de Jacques Chirac

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
C'est la première fois qu'un ancien président de la République est rattrapé par la justice. Jacques Chirac a été entendu jeudi matin comme témoin assisté dans l'affaire des emplois fictifs du RPR par le juge Alain Philibeaux du tribunal de Nanterre. Dans Le Monde daté de ce vendredi, Jacques Chirac s'est dit prêt à "témoigner devant l'opinion".

Cela devait arriver d'ici le 15 septembre. C'est finalement jeudi matin de 9 heures à 13h30 que l'ancien président de la République Jacques Chirac a été entendu comme témoin assisté par le juge Alain Philibeaux, dans le cadre de l'enquête sur les emplois fictifs au RPR. L'audition a eu lieu dans les locaux de fonction de l'ancien chef de l'Etat, rue de Lille, dans le VIIe arrondissement de Paris. Jacques Chirac était interrogé en présence de son avocat, Me Jean Veil. Selon ce dernier, l'audition "s'est passée dans la sérénité et la courtoisie". Le jour même de cette audition, dans une tribune au journal Le Monde, Jacques Chirac estime "très normal" de répondre à la justice dans cette affaire. Il se dit prêt à "témoigner devant l'opinion". "Je ne vois rien de conforme à la conception qui a toujours été la mienne des principes républicains à répondre aux questions" du juge d'instruction. Dans ce dossier ouvert en 2002, Jacques Chirac, qui a cédé le pouvoir le 16 mai à Nicolas Sarkozy après 12 années à l'Elysée, a été interrogé sur la rémunération frauduleuse de cadres du RPR par la Ville de Paris et par des entreprises de BTP dans les années 90. Jacques Chirac a été maire de Paris de 1977 à 1995 et président du RPR de 1976 à 1994. Une autre audition menace Jacques Chirac : une affaire instruite à Paris par la juge Xavière Simeoni relative à des emplois de complaisance accordés à des personnalités à son cabinet de maire de Paris dans les années 80 et 90. L'ex-président français a refusé en revanche de répondre à la convocation qui lui a été adressée par les magistrats chargés de l'enquête sur les faux listings de la société Clearstream. Le premier à réagir à l'audition de jeudi matin était François Bayrou après un entretien avec Nicolas Sarkozy à l'Elysée. "C'est la loi", a déclaré le président de l'UDF-Mouvement démocrate. "Je pense qu'il faut que les institutions de la République fonctionnent convenablement sans qu'il y ait le moindre sentiment d'offense et en même temps que la loi, la République et la justice soient en bon état en France", a ajouté le député des Pyrénées-Atlantiques.