Emmanuel Macron : "Je ne viens pas devant les maires de France pour me faire siffler !"

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Emmanuel Macron a dû faire face à une assistance d’édiles largement agacés. © bertrand GUAY / AFP
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Romain David , modifié à
Le candidat à la présidence de la République est revenu mercredi devant l'Association des maires de France sur sa proposition de supprimer la taxe d'habitation pour 80% des Français.
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Un moment délicat pour le favori de la présidentielle. Les onze candidats à l'Elysée répondent mercredi aux questions de l’Association des maires de France (AMF) sur leurs programmes respectifs. L’oral d’Emmanuel Macron devant les élus, rassemblés au studio 104 de la Maison de la Radio à Paris, était particulièrement attendu, et a été ponctué de quelques sifflés. François Baroin, le président LR de l'AMF, avait fait savoir à l’AFP que les maires attendaient "des explications" de la part du candidat sur son projet d'exonérer 80% de la population de la taxe d'habitation. Une mesure qui serait susceptible de renforcer la dépendance des petites communes vis-à-vis de l’Etat.

10 milliards d'économie et des sifflets. "On m’a souvent reproché moi-même de ne pas être élu. Je vais chercher à combler cette défaillance dans les semaines qui viennent", a voulu plaisanter le fondateur d’En marche !, en préambule de son intervention en milieu de journée. Pourtant, Emmanuel Macron a dû essuyer rapidement les huées d’une partie de l’assemblée, lorsqu’il a fait part de sa volonté de réclamer aux collectivités territoriales une économie de 10 milliards sur l’ensemble de son éventuel quinquennat. "Je refuse de faire siffler mes opposants pendant les meetings, je ne viens pas devant les maires de France pour me faire siffler !", a-t-il lancé à une assistance d’édiles largement agacés par la proposition.

"Je ne propose pas de baisser les dotations, mais nous sommes les co-dépositaires de la dépense publique, je souhaiterais que vous vous engagiez dans une baisse de vos dépenses", a-t-il nuancé. L’ancien ministre de l’Economie, qui s'engage donc à ne pas couper le robinet des subventions, a également proposé la mise en place d’une conférence des territoires, qui se réunirait tous les six mois, afin de garantir un suivi des efforts financiers demandés aux collectivités.

La taxe d'habitation, "un impôt injuste". Concernant sa proposition polémique de supprimer la taxe d’habitation pour 80% des Français, le prétendant à la succession de François Hollande a voulu assumer "une décision politique" face à un impôt qu’il estime injuste. "Pourquoi la taxe d’habitation ? C’est un impôt injuste socialement, qui ne prend pas assez en compte la part contributive de nos concitoyens", a fait valoir Emmanuel Macron, pour qui cette taxe pèse majoritairement sur les ruraux. "La suppression de la taxe d’habitation pour 80% des contribuables sera compensée à l’euro près" par l'Etat, a toutefois promis le candidat.