Élisabeth Borne au chevet des maires ruraux : deux mondes qui ont du mal à se comprendre

© FRANCOIS GUILLOT / AFP
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Rémy Pierre, édité par Ophélie Gobinet , modifié à
Élisabeth Borne s'est rendue samedi au Congrès de l'association des maires ruraux de France. Au menu : des dossiers qui fâchent et pas mal d'incompréhension.
REPORTAGE

Deux mondes qui se rencontrent et qui ont bien du mal à se comprendre. Samedi, la ministre des Transports Élisabeth Borne et le ministre de la Cohésion des Territoires Jacques Mézard se sont rendus au Congrès de l'association des maires ruraux de France, dans la petite commune de Saint-Léger Les Mélèzes, dans les Hautes-Alpes. Au menu : des dossiers qui fâchent comme celui des zones blanches ou encore le manque de transports. 

Une rupture entre deux mondes. La rupture entre Paris et les territoires ruraux a été très nette, samedi après-midi, à l'arrivée d'Élisabeth Borne. La ministre a pris le train de nuit depuis la capitale pour venir "parler de mobilité" dans les territoires ruraux. "On n'a pas les mêmes problèmes quand on est cœur de Paris ou quand on est ici, dans une petite commune, c'est pour ça que je vais sur le terrain, que j'échange avec les élus, avec les citoyens, parce que c'est ensemble que l'on va bâtir des bonnes réponses", explique la ministre. 

"Les ministres ne se rendent pas compte de ce qu'est la vie des citoyens !". C'est justement ces réponses apportées par le gouvernement qui manifestement ne parlent pas vraiment aux élus locaux. Claire Carrere-Godebout est maire de Gravron-Sémerville, un petit village de l'Eure : "[Les ministres] viennent nous voir comme ça, un après-midi, en milieu rural, mais ils ne se rendent pas compte de ce que c'est la vie des citoyens ! Quand madame Borne nous a dit 'Pour rejoindre la gare vous pouvez y aller à vélo', la gare est à 20 kilomètres ! Donc je ne vois pas bien comment, avec ma valise, je peux rejoindre la gare à vélo". 

Hic autour de la question des moyens financiers. Au-delà de cette incompréhension, c'est surtout la question des moyens financiers accordés aux communes rurales qui n'a pas obtenu de réponses. "Moi j'ai une église qui est fermée depuis 2001", explique Laurance Bussière, élue à Daubeuf-la-Campagne, 329 habitants. "Pour la remettre en état, il faut 600.000 euros. On ne peut pas", regrette-t-elle. Et alors qu'Élisabeth Borne est repartie en fin d'après-midi vers Paris, les élus ont continué à débattre de leur côté de démocratie locale.