Édouard Philippe juge les emplois aidés souvent "onéreux" et "peu efficaces"

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"Je crois beaucoup plus à une formation individualisée, de qualité, qu'à un contrat aidé", a déclaré le Premier ministre. © Rémy GABALDA / AFP
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avec AFP
Le Premier ministre a estimé que "si les emplois aidés avaient été un instrument efficace de lutte durable contre le chômage, ça se serait vu".

Edouard Philippe a estimé vendredi que les emplois aidés ont "longtemps été un instrument de gestion opportune et politique", jugeant cet outil "souvent" "onéreux" et "peu efficace" pour retrouver un emploi, lors d'un déplacement dans le Gers. Interrogé sur les inquiétudes des élus face à la baisse des contrats aidés à venir, le Premier ministre a répondu : "On aura l'occasion d'avoir ce débat à l'occasion de la présentation du budget, je ne vais pas préempter les sujets qui relèvent du Parlement".

"Un instrument de gestion opportune et politique." "La seule chose que je peux indiquer, parce que cela a déjà été dit par le ministre du Travail (Muriel Pénicaud), c'est que si les emplois aidés avaient été un instrument efficace de lutte durable contre le chômage, ça se serait vu", a-t-il déclaré. "Cela a très longtemps été un instrument de gestion opportune et politique parce qu'on les développait curieusement à la veille d'élections présidentielles. C'est étonnant cette capacité qu'on a eue pendant longtemps", a-t-il ironisé.

"Avoir une politique de formation." "La sortie vers un emploi stable et durable de ceux qui bénéficient de ces contrats n'a pas toujours été à la hauteur de ce qui était prétendu par les instigateurs ou par les utilisateurs de ces contrats. Et donc notre objectif, ce n'est pas de nous positionner pour ou contre ces contrats aidés, c'est d'avoir une politique de formation qui permettra au maximum de Français de retrouver un emploi", a-t-il poursuivi avant d'ajouter : "Je crois en la matière beaucoup plus à une formation individualisée, de qualité, qu'à un contrat aidé, qui est souvent une façon passagère, peu durable, onéreuse, peu efficace, de prétendre retrouver un emploi."

La diminution du nombre d'emplois aidés programmée par le gouvernement inquiète les maires, habitués à recourir en métropole comme outremer à ce type de contrats pour préparer notamment la rentrée scolaire. Quelque 293.000 contrats de ce type sont au total programmés cette année, nettement moins que les 459.000 signés en 2016.