Ecoutes : l'Elysée fait bloc derrière Taubira

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Fabienne Cosnay et Alexandre Kara , modifié à
Depuis le début de l’affaire, en coulisses,  François Hollande n'a eu de cesse de soutenir sa ministre de la Justice.

Taubira n'a "aucun sentiment de lâchage". Les écoutes de Nicolas Sarkozy plongent dans la tourmente Christiane Taubira. Accusée par la droite d'avoir "menti" en affirmant tout ignorer de l'affaire, la ministre de la Justice s'est défendue mercredi et a exclu de démissionner, mais sans convaincre l'opposition qui demande toujours sa tête. Dans une interview accordée au Monde jeudi, la garde des Sceaux réaffirme qu'elle n'envisage certainement pas de démissionner. "Je n'ai aucun sentiment de lâchage", prend soin d'ajouter Christiane Taubira. 

"Pas question d'offrir un scalp à la droite". D'ailleurs, selon les informations d'Europe 1, la ministre n'a jamais présenté sa démission à François Hollande, comme on a pu l'entendre dans la journée de mercredi. "Vu notre situation, inutile de rajouter de la crise à la crise", estime un proche du président. "Pas question d'offrir un scalp à la droite", renchérit un autre. La démission de Christiane Taubira n'est pas et n'a jamais été à l'ordre du jour. Depuis le début de l’affaire, l’Elysée n’a eu de cesse de soutenir Christiane Taubira. Même si François Hollande a été passablement énervé par le ratage de sa ministre, lundi soir, sur le plateau de TF1, la consigne du président est de faire bloc derrière la garde des Sceaux.

Contre-offensive depuis l'Elysée. La contre-offensive a été organisée en coulisses, mercredi, depuis l'Elysée. Comme chaque semaine, François Hollande et Jean-Marc Ayrault se sont réunis avant le conseil des ministres. C’est là qu’ils ont décidé d'envoyer le soldat Taubira au front pour tenir une conférence de presse imprévue mais pas totalement improvisée, après le conseil. 

"Le dossier est d'abord judiciaire". Ce même mercredi, dans l’après-midi et toujours sur ordre du président, les hommes de l’Elysée ont lancé la contre-offensive dans les médias. Le mot d’ordre : faire bouger le curseur et rappeler aux Français que ce dossier est d’abord judiciaire et qu'il faut s'intéresser avant tout à la nature des affaires reprochées à Nicolas Sarkozy.  La question de savoir qui savait quoi au gouvernement est accessoire. Encore faut-il que la contre-offensive fonctionne. "C’est déjà trop tard, l’opposition a réussi son coup, et, une fois de plus, le gouvernement donne le sentiment de jouer en deuxième division", fustige un proche du président.