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C.Bl. , modifié à
Daniel Cohn-Bendit a profité vendredi de sa chronique pour interpeller Florian Philippot, invité d'Europe 1.

Même s'il est resté cordial, leur échange a été animé vendredi. Profitant de sa chronique, Daniel Cohn-Bendit a voulu éclaircir quelques points avec Florian Philippot, invité de la matinale d'Europe 1. Voici la teneur de cet échange.

  • Le Front national considéré comme un "mal"

Daniel Cohn-Bendit est d'abord revenu sur l'intervention d'un électeur du Front national face à François Hollande, jeudi soir. Ce dernier avait expliqué avoir choisi le parti de Marine Le Pen pour "soigner le mal par le mal".

Daniel Cohn-Bendit :  "Vous êtes le mal, c'est pas moi qui le dis, c'est lui ! Est-ce qu'on peut guérir le mal par la mal, est-ce que le Front national, c'est le mal ? 

Florian Philippot : "Non, ce n'est pas le mal. C'est un bien. C'est un mieux pour la France. J'essaie de ne pas raisonner en bien et mal. Je déteste cette conception politique fondée sur la morale. Il (le Français qui a interrogé François Hollande, ndlr) était intimidé forcément. Il a parlé de situations concrètes, je pense que ça appelait une réponse de la part du chef de l'Etat. (...) En face de lui il a un regard fuyant du chef de l’Etat, des réponses très vaseuses et très techno." 

  • La position du FN sur la déchéance de nationalité

Daniel Cohn-Bendit a ensuite reproché à Florian Philippot et son parti de donner eux aussi des "réponses vaseuses", en prenant la déchéance de nationalité comme exemple.

Daniel Cohn-Bendit : Vous dites 'il faut la déchéance (pour les terroristes, ndlr), comme ça on va pouvoir les expulser'. Quand on voit l’organisation internationale des terroristes, ça sert à quoi d’expulser un terroriste ou un potentiel terroriste qui s’organisera je ne sais pas où pour commettre ou continuer ses attentats ? Vous ne dites pas un peu n’importe quoi ? 

Florian Philippot : Ça sert à quelque chose si on retrouve des frontières, s’il ne peut pas revenir, s’il est interdit du territoire national. Mais c’est vrai que vous, votre œuvre a contribué à détruire les frontières nationales au nom de la vache sacrée qu’est Bruxelles et l’Union européenne. 

D.C.-B. : Pas au nom de la vache sacrée, au nom de la liberté de circulation ! 

F.P. : Ah non ! Pour les européistes, c'est une religion ! On blasphème quand on en parle. 

D.C.-B. : Moi, je suis athée comme vous !