Dupont-Aignan assure qu'un patron de presse, soutien de Fillon, lui a demandé de se retirer

Nicolas Dupont-Aignan a indiqué que c'est Serge Dassault qu'il accuse d'être l'auteur de ces SMS.
Nicolas Dupont-Aignan a indiqué que c'est Serge Dassault qu'il accuse d'être l'auteur de ces SMS. © THOMAS SAMSON / AFP
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avec AFP , modifié à
Le candidat Debout la France a affirmé jeudi soir que Serge Dassault lui avait envoyé des SMS lui demandant de se retirer de la présidentielle.
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Nicolas Dupont-Aignan, candidat Debout la France, a affirmé jeudi soir que Serge Dassault, soutien de François Fillon, lui avait demandé de se retirer de la présidentielle, en échange d'une levée de "censure" dans le quotidien Le Figaro qu'il possède. La direction et la société des journalistes (SDJ) du journal ont fermement réfuté ces accusations vendredi. 

Il lit des SMS de Serge Dassault en direct. "J'ai parlé de pressions insupportables pour m'inciter à renoncer à ma candidature parce que je devrais renoncer à mes convictions (...). Est-ce que je peux vous lire ce que m'a envoyé un grand patron de presse français industriel au service d'un candidat ?", a lancé le député de l'Essonne lors de l'émission Quinze minutes pour convaincre sur France 2. Nicolas Dupont-Aignan a indiqué que c'est Serge Dassault qu'il accuse d'être l'auteur de ces SMS. Sur France 2, il a lu ces SMS. "'Le boycott de mon journal n'est que la conséquence'", a-t-il commencé à citer, commentant : "Je me plaignais du boycott de son journal", avant de poursuivre la lecture "...de ton attitude contre Fillon et ce n'est pas en restant dans ton coin que tu y arriveras mais en étant dans une équipe gouvernementale".

Nicolas Dupont-Aignan a commenté à nouveau : "la carotte", avant de reprendre la lecture du SMS : "'Il vaut mieux manger une soupe que du pain rassis'". Et le candidat de poursuivre : "J'ai répondu 'je suis scandalisé que tu assumes ce boycott', il a répondu 'ça n'arrivera plus quand tu soutiendras Fillon'. J'ai répondu 'c'est de la censure', il a répondu 'si tu changes d'avis, il n'y aura plus de censure je vous le promets'. J'en ai assez de cette démocratie d'opérette !".

Le maire de Yerres, dans l'Essonne, avait auparavant critiqué les "médias détenus par des puissances d'argent, les inégalités de temps de parole", lui qui avait quitté le plateau de TF1 en mars pour dénoncer sa non-invitation lors d'un débat à cinq candidats. "Est-ce que vous croyez qu'Emmanuel Macron aurait eu toutes ces couvertures de magazine pendant des mois s'il ne servait pas des intérêts ? Tous les Français ont compris qu'il y avait un candidat chouchou !", a-t-il encore accusé.

Le Figaro réfute. La direction du Figaro et la société des journalistes (SDJ) du quotidien ont réfuté vendredi ces accusations. Alexis Brézet, directeur des rédactions du Figaro, a déclaré que ces dernières semaines le journal avait "accordé une large place à Nicolas Dupont-Aignan dans de nombreux articles, interviews et reportages, dont quinze qui lui étaient entièrement consacrés, y compris une tribune cette semaine". Il a par ailleurs refusé de se prononcer sur le SMS lu par le candidat, précisant n'avoir pas eu de contact avec Serge Dassault à ce sujet.

Dans un communiqué, la SDJ ajoute que "les journalistes du service politique ne se sont jamais plaints durant la campagne de consignes particulières et démentent formellement qu'instruction leur a été donnée de censurer ce candidat". "A l'instar d'autres groupes de presse, Le Figaro a un actionnaire industriel, Serge Dassault, sénateur LR. Le directeur des rédactions Alexis Brézet est le garant de l'indépendance des journalistes vis-à-vis de toute intervention extérieure", souligne la SDJ.