"DSK a été contrôlé au bois de Boulogne"

"Oui, j'ai entendu parler de cette histoire au cours de laquelle monsieur Strauss-Kahn avait été contrôlé au bois de Boulogne", a lâché le ministre au JDD.
"Oui, j'ai entendu parler de cette histoire au cours de laquelle monsieur Strauss-Kahn avait été contrôlé au bois de Boulogne", a lâché le ministre au JDD. © REUTERS
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avec AFP , modifié à
Ce contrôle policier, qui remonte à 2006, a été rendu public par le ministre de l'Intérieur au JDD.

Claude Guéant a évoqué, dans une interview au Journal du Dimanche, un contrôle de Dominique Strauss-Kahn en 2006 au bois de Boulogne, haut lieu de la prostitution parisienne. Le camp DSK, par la voix de l'un de ses avocats Me Richard Malka, a immédiatement réagi en dénonçant une "exploitation politique" et en soulignant qu'"à l'époque, Dominique Strauss-Kahn habitait sur le Bois de Boulogne".

D'après son avocat, DSK aurait "fait l'objet d'un contrôle de routine, et rien de plus". "On peut se demander pourquoi et qui se laisse aller à de l'exploitation politique, en faisant ce type de déclaration allusive", a insisté Me Malka qui assure qu'"en quinze ans de résidence là-bas", DSK s'y "est fait contrôler à plusieurs reprises, y compris en compagnie de sa femme" Anne Sinclair.

"Oui, j'ai entendu parler de cette histoire"

Interrogé sur une rumeur selon laquelle DSK avait été surpris en décembre 2006 dans ce haut-lieu de la prostitution, rumeur qui circule dans les rédactions depuis des mois, Claude Guéant répond au JDD : "Oui, j'ai entendu parler de cette histoire au cours de laquelle monsieur Strauss-Kahn avait été contrôlé au bois de Boulogne par les fonctionnaires en charge de la surveillance de cet endroit lors d'un contrôle de routine." "Il n’était pas tombé dans un guet-apens de la police ! Il n’était pas suivi. Ce n’est quand même pas la faute de la police s’il était là-bas ce soir-là !", poursuit le ministre qui relève qu'aucune procédure n'avait été engagée.

Dans cet entretien au JDD, le ministre de l'Intérieur qualifie aussi de "foutaises" et de "fantasmes" toute "théorie du complot" avec pour but de torpiller la candidature de DSK en 2012, que ce soit avec l'affaire du Sofitel de New York ou celle de proxénétisme du Carlton de Lille.

"DSK n’était pas espionné par la police française"

Cette thèse est alimentée depuis une semaine par un article du journaliste américain Edward Epstein et un livre du biographe de DSK Michel Taubmann. "Quand je lis que, sous prétexte que M. Strauss-Kahn a égaré son téléphone, on brode toute une théorie du complot, je suis interloqué", répond Claude Guéant. "M. Strauss-Kahn n’était pas espionné par la police française ! C’est scandaleux de le prétendre aujourd’hui", déclare le ministre selon qui "on essaie de détourner le regard sur (...) l’essentiel dans cette histoire : y a-t-il eu des fautes pénales et civiles commises?"

Claude Guéant exclut toute intervention de Paris auprès des autorités américaines en amont de l'arrestation de DSK à New York, expliquant l'avoir apprise "dans la nuit" avant de s'assurer "le lendemain matin", que Nicolas Sarkozy "avait bien été informé". "Imaginer que nous ayons pu appeler la justice américaine relève du fantasme pur et simple", dit-il.

Un "long fait divers"

Si la justice américaine a abandonné fin août toute poursuite pénale pour les accusations de viol dans la suite du Sofitel portées par Nafissatou Diallo, la femme de chambre a engagé une procédure civile contre DSK qui évoque une relation sexuelle consentie. Dès l'annonce à Paris en octobre du classement sans suite d'une plainte pour viol de l'écrivaine Tristane Banon pour cause de prescription, ses avocats avaient prévenu qu'ils utiliseraient tous les éléments apparus en France dans les diverses affaires DSK pour obtenir des dommages et intérêts.

Dans le JDD, Claude Guéant affirme n'avoir appris "qu'après les vacances d'été" que DSK était cité dans l'affaire de proxénétisme du Carlton. Dans ce dossier, "M. Strauss-Kahn sera bien entendu un jour", dit Claude Guéant selon qui "la campagne présidentielle mérite mieux" que ce "long fait divers". Samedi matin, la défense de DSK avait indiqué qu'aucun rendez-vous avec les juges n'avait été fixé. Interrogé sur la thèse du complot le 18 septembre, DSK avait répondu : "Un piège ? C'est possible, un complot ? Nous verrons". Jeudi, il avait toutefois pris ses distances avec cette théorie.