Dray, le mouton noir du PS

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A cinq mois des élections, les dirigeants du parti font tout pour écarter le député de l’Essonne des régionales en Ile de France.

"Ils ont choisi de m’écarter, il faut juste qu’ils décident qui viendra me planter un couteau dans le dos". La phrase, amère, est signée Julien Dray, longtemps considéré comme l’une des valeurs montantes du PS.

"Jusqu’à ce qu’on vienne me dire le contraire, je suis à nouveau candidat en tête de liste pour les élections régionales en l’Essonne" prévient encore Julien Dray. L’ancien président de SOS Racisme n’a pas l’intention de faciliter la tâche aux responsables du PS qui, tous, à la Région ou rue de Solférino, ont décidé de l’écarter des régionales. Même si le député de l’Essonne bénéficiait d’un non-lieu dans l’enquête sur des mouvements suspects entre ses comptes bancaires, ses camarades le condamnent politiquement. Et le disent plus ou moins ouvertement…

"Les adversaires politiques utilisent plutôt la rumeur que la décision de justice" indique Michèle Saban, vice-présidente du Conseil régional d’Ile de France. Et de poursuivre : "Je pense que Julien est un homme responsable et qu’il fera en sorte de donner tous les moyens à Jean-Paul Huchon de garder cette région à gauche". Le message ne pourrait être plus clair.

Une opération délicate, donc et personne, au PS, ne veut affronter en face Julien Dray. Jean-Paul Huchon, le président de la région Ile de France, prépare tranquillement le terrain et dit souhaiter "une explication entre adultes".

"Ils ne lui sont pas très redevables" s’exclame Malek Boutih. "Aux dernières régionales, c’est lui qui a apporté le plus de voix à Jean-Paul Huchon", rappelle son ancien complice de SOS Racisme.

Europe1.fr avec Antonin André