Douillet, le judoka devient secrétaire d'Etat

David Douillet, chargé des Français de l'étranger, "fier de servir son pays"
David Douillet, chargé des Français de l'étranger, "fier de servir son pays" © REUTERS
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Hélène Favier , modifié à
Alors qu'on ne l'attendait plus au gouvernement, Douillet prend un poste aux Affaires étrangères.

C’est l’histoire d’une reconversion "éclair". Il y a deux ans à peine, David Douillet faisait son entrée au bureau politique de l’UMP. Mercredi, il a intégré le gouvernement re-re-remanié de François Fillon.

Le champion olympique, judoka ultra-populaire, a, en effet, été nommé au poste de secrétaire d'Etat chargé des Français de l'étranger, un an et demi après avoir été élu député des Yvelines et onze ans après avoir mis fin à sa carrière sportive.

Plusieurs tentatives pour rentrer au gouvernement

Avant d'atterrir aux Affaires étrangères, le sport restait pourtant son domaine de prédilection, y compris à l'Assemblée. Sa position, à l’UMP, de secrétaire national à la vie sportive, le laissait également espérer la place occupée par Chantal Jouanno.

A l’aube des précédents remaniements, il avait même cru remporté la mise. Ainsi, en juillet dernier, le député assurait tout de go que si Nicolas Sarkozy lui proposait le portefeuille des Sports, il l’accepterait. Une belle gaffe pour Rama Yade. Alors titulaire du poste, elle l’avait qualifié, pour toute réponse, de "ceinture noire du ridicule".

Héros des causes populaires

Connu pour sa proximité avec Bernadette Chirac notamment au travers de l'opération Pièces Jaunes, David Douillet, ce natif de Rouen, a construit sa popularité médiatique en acceptant des missions rassembleuses. Il a par exemple refusé une place de candidat de la droite aux élections municipales à Paris (en 2001 puis en 2008). Mais, il a été ambassadeur à l'Unesco et a parrainé la Patrouille de France.


Son image de super-Douillet est renforcée par son aisance au contact des médias et du public. Il sait également jouer de sa position de chef de foyer moderne : père d’une famille recomposée.

La conquête d'une femme comme "une excitation de la chasse"

Mais David Douillet a également eu son lot de polémique. Notamment, quand, dans son autobiographie parue en 2000, L'âme du conquérant, il comparaît la conquête d'une femme à "l'excitation de la chasse" et affirmait que la place de la femme était "au foyer". "On dit que je suis misogyne. Mais tous les hommes le sont. Sauf les tapettes", écrivait-il...

Autre polémique : en 2000, il a été mis en examen dans l'affaire de la faillite d'une agence de voyages dont il était actionnaire. Dans cette affaire, il a bénéficié en 2002 de l'amnistie post-présidentielle de Jacques Chirac, étendue cette année-là aux grands sportifs.

Enfin, en 2008, il a été débouté dans un procès en diffamation contre le site Internet d'information Bakchich.info, qui l'accusait d'évasion fiscale.

Mercredi après sa nomination, il s’est dit laconiquement "fier de servir son pays !".