Dominique Baudis, un choix de circonstance ?

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avec AFP , modifié à
PORTRAIT - L’ex-président du CSA a été choisi par l’Elysée pour devenir le Défenseur des droits.

Il est une figure de proue du centrisme. Dominique Baudis, 64 ans, a été proposé vendredi pour occuper la fonction de défenseur des droits, par l'Elysée. Un choix stratégique pour le président de la République qui s’appuie ainsi sur une figure de l’UDF en France. Une personnalité au profil atypique. Dominique Baudis a, en effet, commencé sa carrière comme journaliste, avant de se lancer en politique et de diriger le Conseil Supérieur de l'audiovisuel.

Cette nomination intervient dans un contexte politique tendu où le principe de présomption d’innocence a été invoqué dans plusieurs affaires. Celles de DSK et Georges Tron et, plus récemment encore, celle des propos controversés de Luc Ferry sur un ancien ministre. En effet, Dominique Baudis avait été victime en 2003 de fausses accusations dans une histoire de moeurs dans le cadre de l'enquête sur le tueur en série Patrice Allègre.

De TF1 à la mairie de Toulouse

Né le 14 avril 1947 à Paris, diplômé de l'Institut d'Etudes Politiques de Paris, il a fondé en 1965 les Jeunes Démocrates et animé la campagne présidentielle de Jean Lecanuet. Entré à TF1 en 1974, il a d'abord été correspondant au Liban, puis présentateur des journaux télévisés (1977-80). En 1981, il a fait un passage à France 3 où il présente le journal du soir pendant un an, avant d'intégrer l'équipe chargée des relations avec le Sénat.

Sa carrière politique a commencé en mars 1983 avec son élection à la mairie de Toulouse où il a succédé à son père, Pierre Baudis. Il y est resté pendant 18 ans avant d'annoncer en 2000 qu'il ne se représenterait pas aux élections municipales de l'année suivante.

Tête de liste UDF-RPR

Dominique Baudis a également été successivement élu député européen en 1984, puis conseiller général de l'Union pour la démocratie française (UDF) en Haute-Garonne en 1985. Il a aussi été député et président du Conseil régional du Midi-Pyrénées en 1986.

Réélu député de Toulouse-centre en 1988 et 1993, il a démissionné du Palais Bourbon en 1994, après les élections européennes où il a conduit la liste UDF-RPR (Rassemblement pour la République). En juin 1997, il a renoncé au Parlement de Strasbourg après son élection à l'Assemblée nationale.

Retour au journalisme puis le CSA

Nommé président exécutif du Centre des démocrates sociaux (CDS, ancienne appellation de l'UDF) en 1991, il en est devenu le vice-président en 1995 puis est entré au bureau politique et au conseil de la présidence de l'UDF fin 1998.

En mai 2000, il a été nommé président du comité éditorial du quotidien Le Figaro, mais a quitté ce poste ainsi que ses mandats en janvier 2001 lorsque le président Jacques Chirac l’a nommé à la tête du CSA, un poste qui lui interdit toute autre fonction.

L’affaire Patrice Allègre

En 2003, Dominique Baudis a du affronter de sordides accusations, et dont il est sorti blanchi, lancées par des prostituées de Toulouse dans le cadre de l'affaire du tueur en série Patrice Allègre.

Il est depuis février 2007 président de l'Institut du monde arabe (IMA). Son mandat a été renouvelé en 2011. Il a également été élu en 2009 comme député européen dans le Sud-Ouest où il est tête de liste UMP.