Deux hauts magistrats reçus à l'Elysée après des propos polémiques de Hollande

Le livre "Un président ne devrait pas dire ça..." fait polémique avant sa sortie, jeudi.
Le livre "Un président ne devrait pas dire ça..." fait polémique avant sa sortie, jeudi. © Yoan VALAT / EPA POOL POOL / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Le président de la République a critiqué la "lâcheté" de la justice.

Les deux plus hauts magistrats de France, le premier président et le procureur général de la Cour de cassation, doivent rencontrer mercredi à 20 heures François Hollande, après la publication de propos polémiques du chef de l'État sur la "lâcheté" de l'institution judiciaire.

Livre polémique. Bertrand Louvel et Jean-Claude Marin ont demandé cette entrevue, selon un porte-parole de la plus haute juridiction française, pour "essayer de comprendre" des commentaires rapportés dans le livre Un président ne devrait pas dire ça…, des journalistes Fabrice Lhomme et Gérard Davet. François Hollande y parle de la "lâcheté" de la justice et de magistrats qui "se planquent" et "jouent les vertueux".

Le comportement choquant de la justice. Le président de la République déclare d'abord : "Je n'ai jamais espionné un juge, je n'ai jamais rien demandé à un juge, je n'ai jamais été financé par la Libye, etc.", pour mieux marquer sa différence avec Nicolas Sarkozy. Depuis 2013, la justice française enquête sur des accusations de financement libyen de la campagne présidentielle de l'ex-chef de l'État. Mais François Hollande semble aussi parfois compatir avec les ennuis judiciaires de son prédécesseur. Évoquant la géolocalisation par les juges de ses téléphones, il déclare: "S'il n'y a rien dans le dossier, c'est choquant, c'est vrai". "C'est hélas le comportement de la justice", lâche-t-il même.

"Une institution de lâcheté". Puis le président tient des propos franchement critiques : "Cette institution, qui est une institution de lâcheté... Parce que c'est quand même ça, tous ces procureurs, tous ces hauts magistrats, on se planque, on joue les vertueux... On n'aime pas le politique. La justice n'aime pas le politique...". Ces déclarations risquent de faire voler en éclats une relation plutôt apaisée entre le chef de l'État et les magistrats. Mercredi, l'Union syndicale des magistrats, organisation largement majoritaire dans la profession et qui avait reçu François Hollande à son congrès vendredi dernier, a fait part de sa "consternation".