Des vacances "light" pour les ministres

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Fabienne Cosnay , modifié à
Deux semaines de congés, de préférence en France, l'été s'annonce studieux pour le gouvernement.

La phrase à méditer. "Dire que les ministres n'ont pas droit à la détente, ce ne serait pas sincère vis-à-vis des Français (…) "Ils ont droit de se reposer quelques jours. Mais dans des périodes de crise, l'idée même de prendre deux semaines de vacances ne va pas de soi..." a confié François Hollande il y a peu en petit comité, selon des propos rapportés par Le Monde. Lors d'un récent Conseil des ministres, le président a lancé à ses troupes : "le temps n'est pas à penser aux vacances". Plus encore que l'an passé, les membres du gouvernement sont priés de rester joignables et prêts à rentrer à Paris, si nécessaire.

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Un séminaire de rentrée. La porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem a précisé le calendrier, mercredi matin, lors du compte-rendu du Conseil des ministres. Les membres du gouvernement pourront se reposer entre le vendredi 2 août, date du dernier Conseil des ministres de l'été et le lundi 19 août, qui sonnera déjà l'heure du retour. Ce jour-là, un séminaire de rentrée est d'ores et déjà programmé. Entre deux photos de leurs (courtes) vacances, les ministres se remettront vite à leurs dossiers respectifs et à celui, transversal et potentiellement explosif, de la réforme des retraites.
 
 Rester connectés. Comme l'an passé, les ministres devront respecter certaines consignes, détaillées dans un document interne qui leur sera envoyé "dans les tous prochains jours", précisent à Europe1.fr les services du Premier ministre. Avant de partir en vacances, les membres du gouvernement devront remplir un tableau indiquant les dates de leurs congés, le lieu de villégiature, un numéro de téléphone portable et une adresse mail. Pas question donc de "déconnecter". "Ils doivent être joignables à tout moment et pouvoir rentrer à Paris en cas d'urgence",  souligne Matignon.

L'étranger, pas interdit mais … Aucun document écrit n'interdit aux ministres de partir en vacances à l'étranger. Mais dans les faits, peu d'entre eux devraient le faire. Car tout est fait pour les en dissuader. "Mieux vaut ne pas trop s'éloigner …", glisse t-on du côté de Matignon. Une seule règle écrite, dite "de bonne conduite", existe : en cas d'escapades hors Union européenne, les ministres devront en informer le secrétaire général du gouvernement, qui vérifiera, en liaison avec le Quai d'Orsay, "la compatibilité de la destination choisie avec la politique de la France".

Le président donnera l'exemple. "En vacances, il faut savoir décrocher mais jamais raccrocher", aime à plaisanter François Hollande. Cette année, le président n'a pas non plus l'intention de "décrocher". Le chef de l'Etat ne veut pas revivre le traumatisme de l'été 2012 : ses quinze jours de vacances au fort de Brégançon en août ont coïncidé avec le début de sa baisse de popularité dans les sondages. François Hollande avait alors été vivement critiqué pour être parti en congés quelques semaines seulement après son entrée en fonctions, donnant l'impression de ne pas avoir pris la mesure de la gravité de la crise économique. Cette année, donc, pas de fort de Brégançon au programme. Le chef de l'Etat passera l'essentiel du mois d'août ... à Paris, dans ses bureaux à l'Elysée.

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Hollande et Ayrault se passeront le relais. Pour donner l'image d'un exécutif "au travail", François Hollande et Jean-Marc Ayrault prendront leurs congés en alternance afin que l'Elysée et Matignon ne soient pas désertés en même temps. "Et ils continueront à s'appeler tous les jours, comme d'habitude", précise Matignon.

>> ENQUETE - Où les ministres sont-ils partis en vacances en 2012 ?