Des personnalités centristes appellent à "réveiller l'Europe" face à la montée du populisme

Les élections européennes pourraient être marquées par une nouvelle poussée des partis populistes.
Les élections européennes pourraient être marquées par une nouvelle poussée des partis populistes. © SEBASTIEN BOZON / AFP
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avec AFP , modifié à
Sept personnalités centristes de l'UE appellent dans une tribune à faire barrage aux populistes en dépassant les clivages politiques. 

Craignant de voir le "projet européen s'essouffler", sept personnalités politiques centristes de l'UE lancent un appel à "refonder l'Europe", afin de faire barrage aux populistes, évoquant une refonte des groupes parlementaires européens.

À huit mois des élections européennes, elles estiment qu'il "faut agir maintenant ou le projet européen s'essoufflera", soulignant que l'Europe paraît aujourd'hui "dépassée" par les défis actuels (écologiques, économiques, migratoires).

Castaner, Renzi, et Verhofstadt parmi les signataires. Les signataires sont Christophe Castaner, délégué général de LREM, le parti de la majorité en France, Guy Verhofstadt, ex-Premier ministre belge, Matteo Renzi, sénateur et ancien président du Conseil italien, Albert Rivera, président du parti espagnol Ciudadanos, Joseph Muscat, président du Parti travailliste et Premier ministre de Malte, Alexander Pechtold, chef politique des Démocrates 66 aux Pays-Bas et Dacian Ciolos, président du mouvement Roumanie ensemble, ex-Premier ministre de Roumanie, ancien commissaire européen.

La tribune est publiée dans plusieurs journaux européens comme Libération en France ou The Guardian au Royaume-Uni.

Rappelant les deux guerres mondiales et "les décennies d'effort" qu'il fallut pour proposer "une Europe de paix, de prospérité et de liberté", ces personnalités disent refuser "d'être une génération endormie", alors que les élections successives en Europe témoignent d'une poussée des formations populistes hostiles au modèle européen tel qu'il s'est construit, et marquées par un fort sentiment souverainiste et hostile au fonctionnement actuel de l'UE.

"Résolus à dépasser les structures partisanes". "Il ne s'agit pas seulement de dépasser pour de bon les clivages (...) ou de rappeler avec force que tous les Orban, les Le Pen, les Salvini d'Europe ne savent rien faire d'autre qu'incriminer l'Union de tous les maux, sans rien proposer de constructif", affirment les représentants de ces différents partis européens.

"Prêts à réformer les traités si la refondation l'exige", ils se disent "ouverts à tous ceux qui voudront nous rejoindre sur le parcours" et "résolus à dépasser les structures partisanes", laissant entendre qu'ils pourraient souhaiter une refonte des groupes parlementaires européens.

Les signataires sont issus de formations présentes dans différents groupes parlementaires européens. Guy Verhofstadt dirige les libéraux et centristes au Parlement européen (ADLE). Il avait déjà dit le 9 septembre qu'il souhaitait s'allier avec Emmanuel Macron pour les prochaines élections européennes, alors que le président français est en train de s'imposer pour ce scrutin comme le héraut de l'intégration européenne face aux mouvements souverainistes.
Les députés européens du parti travailliste maltais de Joseph Muscat siègent eux dans l'Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates au Parlement européen, tout comme le Parti démocrate de Matteo Renzi.