Des Conti devant la justice

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le procès en appel de six ouvriers de l'usine de Clairoix s’ouvre mercredi. En première instance, ils avaient écopé de prison avec sursis.

La CGT a demandé leur "relaxe". Six ouvriers de l’usine Continental de Clairoix vont être jugés mercredi en appel pour avoir saccagé la sous-préfecture de Compiègne. En première instance, début septembre, six de sept salariés poursuivis avaient été condamnés à des peines de trois à cinq mois de prison ferme.

En avril 2009, plusieurs centaines de "Conti" avaient envahi des bureaux de la sous-préfecture de l’Oise, en marge de la bataille pour la sauvegarde de leur usine de pneus, dont la fermeture avait été annoncée en mars. Après l’annonce du rejet de leur demande de suspension ou d'annulation de la procédure de fermeture par la justice, ils avaient saccagé les lieux. Sous le regard de caméras de télévision.

Lors du premier procès, le délégué CGT Xavier Mathieu, leader du mouvement des "Conti", avait reconnu un "dérapage" qui n'avait "pas été prémédité". Après l’annonce de leur condamnation, il avait exprimé sa "rancœur".

Le PS a appelé à la relaxe et demandé au gouvernement de ne "pas se porter partie civile" dans cette affaire, pour éviter une "sanction financière" aux ouvriers poursuivis. "Si la violence ne peut être acceptée, la situation d'extrême détresse des salariés victimes de licenciements économiques et vivant dans des bassins d'emploi ravagés par le chômage doit impérativement être prise en compte", a estimé le parti.

Mercredi dernier, plusieurs dirigeants de partis de gauche et d'associations comme la Ligue des droits de l'Homme et le Syndicat de la magistrature, avaient apporté leur soutien aux ouvriers condamnés et annoncé qu'ils viendraient témoigner devant la cour d'appel d'Amiens.

"Face à la désespérance, les salariés ne veulent pas ‘mourir en silence’ (…) Ils sont souvent contraints face au mur patronal et des pouvoirs publics à exprimer fortement leur colère légitime", alors que "la crise est trop souvent le prétexte pour licencier, délocaliser ou fermer des entreprises", a commenté mardi la CGT.