Dernier 1er-Mai pour Le Pen

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Rémi Duchemin (avec AFP) , modifié à
Le président du FN, qui partira début 2011, a déclaré sa foi en l’avenir de son mouvement.

Pour la dernière fois, Jean-Marie Le Pen a défilé en tête du traditionnel cortège frontiste du 1er-Mai, à Paris, dans la peau du président du FN. Le vieux chef, qui a annoncé qu’il ne briguerait pas un nouveau mandat à la tête de son mouvement lors du prochain congrès du Front national, en janvier 2011, a fait de cette manifestation un rendez-vous incontournable de l’extrême-droite. Avec parfois de graves débordements, comme en 1995, où un Marocain de 29 ans, jeté dans la Seine par des skinheads, avait péri noyé.

"Nous n’entendons pas en rester là"

Malgré le redressement des régionales -11,42% des voix au premier tour-, le rassemblement n’a pas été aussi important que dans les années fastes du FN, au début des années 2000. Près de 2.000 militants, selon la police, 8.000 selon les organisateurs, ont pris part au cortège en hommage à Jeanne d’Arc. C’est tout de même mieux que l’an dernier, où entre 1.500 et 5.000 participants avaient été recensés.

Sur le podium dressé place des Pyramides, dans le 1er arrondissement de Paris, Jean-Marie Le Pen, 81 ans, à tenu à se monter optimiste sur le futur de son parti. "Un autre avenir est possible, il a commencé à naître aux dernières élections qui ne sont que le prologue des batailles à mener", a-t-il lancé à la foule Nous n'entendons pas en rester là!".

Rien sur sa succession

Dans un discours à tonalité sociale, il a surtout concentré ses attaques sur la "religion des marchés", le "libre-échange mondialisé", la "spéculation massive" et "l'immigration", "cette traite négrière, clé de voûte du système". Revenant sur la situation européenne, il a affirmé qu'"après la Grèce, ce sera le Portugal, l'Espagne, l'Irlande, l'Italie et notre tour viendra. Ce qui nous attend, ce n'est pas la reprise mais la recrise!", a-t-il encore promis.

Pas un mot, en revanche, sur sa succession, alors que les deux prétendants au leadership frontiste, Marine Le Pen, sa fille, et Bruno Gollnisch, son éternel lieutenant, se tenaient derrière lui. Les deux candidats seront départagés par les adhérents du FN les 15 et janvier prochain.