Départementales : vers des victoires du FN face à la gauche

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Louis Hausalter avec Antonin André et Martin Lange , modifié à
Le parti de Marine Le Pen est en mesure de l'emporter dans plusieurs duels face à la gauche, selon un sondage Ifop pour Europe 1 et Le Figaro. Une première.

L'alliance UMP-UDI sortira largement gagnante du second tour des élections départementales, dimanche, selon un sondage Ifop pour Europe 1 et Le Figaro. La droite raflerait ainsi entre 970 et 1.110 cantons, contre 560 à 680 pour le Parti socialiste et ses alliés. Mais le Front national aussi devrait effectuer une percée, en emportant entre 50 et 110 cantons.

Pas de front républicain à droite. La victoire est à portée de main pour l'extrême droite dans quelques triangulaires, mais surtout lorsqu'elle se présente en duel face à un candidat de gauche, ce qui est le cas dans 293 cantons. Dans cette configuration,  les électeurs de droite dont le candidat a été éliminé rejettent en effet massivement l'idée d'un "front républicain", et préfèrent opter pour le "ni-ni".

En effet, en cas de duel gauche/FN, 60% des électeurs de droite s'abstiennent et 22% se reportent sur le candidat frontiste, qui dispose donc d'une réserve importante, confirmant la porosité des électorats entre la droite républicaine et l'extrême droite. "A droite, il n'y a pas de front républicain. La consigne de Nicolas Sarkozy est majoritairement respectée", analyse Frédéric Dabi, directeur général de l'Ifop, au micro d'Europe 1.

Le FN est ainsi en mesure de l'emporter face à la gauche dans une cinquantaine de cantons. Une configuration crédible notamment dans les zones de force du FN, comme le Vaucluse, le Gard, l'Aisne et certains départements de l'est. Ce serait une grande première. "Jamais en duel de second tour, quelle que soit l'élection, un candidat de gauche n'a été vaincu par le FN", insiste Frédéric Dabi.

Quand les électeurs de gauche optent pour le "ni-ni". Mais le "ni-ni" est également appliqué… à gauche ! En cas de duel droite/FN, ce qui est le cas dans 573 cantons, les électeurs de gauche sont 62% à choisir le vote blanc ou l'abstention. La consigne du "front républicain" donné au sommet du PS n'est donc pas suivie par la majorité de son électorat.

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>> L'analyse de Gérard Le Gall, spécialiste des sondages :