Départementales : Sarkozy pense déjà à l'après

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SATISFACTION - Le patron de l'UMP s'est félicité du succès de la droite aux élections départementales, y voyant un "désaveu sans appel" pour François Hollande.

Nicolas Sarkozy avait traversé une phase difficile lors de son premier test électoral depuis son retour à la tête de l'UMP. La législative partielle de février, dans le Doubs, avait vu l'élimination du candidat de l'UMP dès le premier tour, et s'en était suivi un psychodrame sur l'attitude à adopter face au FN. Cette fois, la victoire est nette et sans bavure. La droite a fait basculer 25 départements à l'issue du second tour des élections départementales et en dirigera au moins 66. Un motif de satisfaction pour Nicolas Sarkozy, conforté comme chef de l'opposition, six mois après son retour sur la scène politique.

Dans sa déclaration à la presse, Nicolas Sarkozy a vu dans le verdict des urnes un résultat qui "dépasse de très loin les considérations locales". Et il s'en est pris directement à son successeur à l'Elysée. "A travers leur vote, les Français ont massivement rejeté la politique de François Hollande et de son gouvernement", a-t-il martelé. "Le désaveu à l'égard du pouvoir est absolument sans appel."

Des fiefs symboliques sont tombés. "Jamais une majorité n'avait perdu autant de départements", s'est également félicité Nicolas Sarkozy, en omettant de préciser que les conseils généraux étaient auparavant renouvelés par moitié, ce qui limitait mathématiquement l'ampleur des défaites. Il n'empêche, la razzia a de quoi réjouir la droite, qui a fait tomber de nombreux départements symboliques : la Corrèze de François Hollande, l'Essonne de Manuel Valls, le Nord de Martine Aubry et la Seine-Maritime de Laurent Fabius sont ces plus belles prises de guerre. Seule anicroche : la Lozère, présidée par la droite, a basculé à gauche pour la première fois de son histoire.

"Renforcer l'unité" de l'UMP. Nicolas Sarkozy a cependant modéré son triomphalisme, insistant sur le caractère "collectif" de cette victoire, et l'attribuant explicitement à l'alliance de "la droite républicaine et le centre". A la tête d'un parti miné par deux ans de guerre des chefs et toujours objet de crispations internes, le président de l'UMP n'ignore pas que les chantiers restent nombreux. "Nous allons renforcer l'unité de notre famille politique", a-t-il assuré, en mettant déjà le cap sur les élections régionales de décembre prochain.

Infographie scores 2nd tour départementales AFP

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Une stratégie du grand écart. Nul doute que Nicolas Sarkozy voit dans cette victoire une validation de sa stratégie à double facette. Côté pile, une alliance avec les centristes de l'UDI dans la plupart des cantons. Côté face, quelques appels du pied aux électeurs tentés par le Front national, notamment lorsqu'il a pris position contre les menus de substitution dans les cantines scolaires, quelques jours avant le premier tour. Dimanche soir, le président de l'UMP a promis l'application de mesures strictes dans les départements remportés par son parti. "Nous mettrons fin aux dépenses publiques inutiles, nous maîtriserons les impôts, nous lutterons contre l'assistanat", a-t-il affirmé.

"La route sera longue". Surtout, Nicolas Sarkozy prend date face à ses rivaux pour la primaire de 2016, notamment Alain Juppé et François Fillon, contraints de reconnaître ces derniers temps que l'ex-chef de l'Etat a ramené une certaine sérénité au sein de l'UMP. Mais il reste plus de deux ans avant la présidentielle de 2017. "L'alternance est en marche, rien ne l'arrêtera", a répété Nicolas Sarkozy, mais "la route sera longue", a-t-il reconnu. Une manière d'admettre que les départementales ne constituent que le premier kilomètre.

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