Délit d'entrave à l'IVG : "Où sont les femmes des Républicains?", demande Rossignol

"Où sont les femmes des Républicains? Vous avez rassemblé douze hommes pour parler de l'utérus des femmes, des grossesses des femmes, des IVG des femmes", a lancé la ministre des Droits des femmes dans la matinée à la droite
"Où sont les femmes des Républicains? Vous avez rassemblé douze hommes pour parler de l'utérus des femmes, des grossesses des femmes, des IVG des femmes", a lancé la ministre des Droits des femmes dans la matinée à la droite © AFP
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avec AFP
La ministre des Droits des femmes a attaqué jeudi le groupe Les Républicains sur l'absence de femmes sur ses bancs à l'Assemblée, pour débattre de l'extension du délit d'entrave à l'IVG.

Laurence Rossignol a attaqué jeudi le groupe Les Républicains (LR) sur l'absence de femmes sur ses bancs, à l'Assemblée nationale, pour débattre de l'extension du délit d'entrave à l'IVG, avec "douze hommes pour parler de l'utérus des femmes".

Douze hommes pour "parler de l'utérus des femmes". "Où sont les femmes des Républicains? (...) Vous avez rassemblé douze hommes pour parler de l'utérus des femmes, des grossesses des femmes, des IVG des femmes", a lancé la ministre des Droits des femmes dans la matinée à la droite, représentée lors de ce débat par "le groupe de l'Entente parlementaire pour la famille, les mêmes qui ont fait la guerre contre le mariage pour tous".

"Votre sujet, c'est l'IVG" même, a-t-elle affirmé, alors que les députés LR ont défendu en vain, au nom de la "liberté d'expression", une motion de rejet préalable de la proposition de loi socialiste visant à pénaliser les sites de "désinformation" sur l'IVG.

Une députée LR, à la reprise des débats. À la reprise des débats, en début d'après-midi, une députée LR était présente, l'ex-ministre de la Parité Nicole Ameline. Cette élue du Calvados a souligné qu'elle ne s'opposerait pas au texte, bien qu'il pose selon elle "des interrogations légitimes sur la liberté d'expression". D'après Laurence Rossignol, "la voix de celles et ceux qui contestent le principe même du droit à interrompre une grossesse non désirée se fait de plus en plus forte" et "la campagne présidentielle offre évidemment une formidable caisse de résonance à leur discours rétrograde".

Un "vent mauvais" sur les droits des femmes. Le candidat de la droite à la présidentielle François Fillon a "soutenu l'investiture par Les Républicains des membres de Sens commun", émanation des anti-mariage pour tous au sein du parti, "dans plusieurs circonscriptions", s'est aussi indignée la ministre. Elle a également évoqué "un contexte international de montée des conservatismes et des extrémismes religieux qui veulent organiser le contrôle du corps des femmes et de leur sexualité".

"Partout dans le monde, il souffle un vent mauvais sur les droits et libertés des femmes", a ajouté cette partisane de Manuel Valls pour la primaire PS. Elle a enfin mentionné les premières mesures anti-avortement prises par le président américain Donald Trump, le qualifiant de "misogyne et rageur".

Marion Maréchal-Le Pen se décrit comme "un accident qui se vit bien"

La députée FN du Vaucluse Marion Maréchal-Le Pen s'est élevée jeudi contre l'extension du délit d'entrave à l'IVG, en se décrivant comme "un accident qui se vit bien" et en accusant une ministre d'être "la honte du combat des femmes". L'élue FN réagissait à des propos de la présidente de la commission des Affaires sociales Catherine Lemorton (PS), qui avait évoqué le cas des enfants pouvant entendre par exemple de leurs parents : "ce dernier est un accident". "Vous êtes la honte du combat des femmes, obsédée par la couleur du cartable, le sexisme de la grammaire, le jouet rose des Kinder, la répartition du temps de vaisselle dans le couple", a-t-elle aussi lancé à la ministre des Droits des femmes, Laurence Rossignol.