Déductions d'intérêts : le gouvernement semble un peu emprunté

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le ministre du Budget, Eric Woerth a nié mercredi tout cafouillage gouvernemental sur la défiscalisation des intérêts d'emprunts immobiliers en cours, mesure promise par Nicolas Sarkozy. Le président a pourtant affirmé la veille que tous les emprunts en cours seraient concernés, contredisant ainsi son ministre du Budget.

Pour le ministre du Budget et des Comptes publics, il n'y a pas de cafouillage... "Le président s'est exprimé hier. (...) Les choses sont très, très claires", a estimé Eric Woerth à l'issue du conseil des ministres avant d'ajouter... "On verra sur les précisions." En meeting mardi soir au Havre dans le cadre de la campagne législative, Nicolas Sarkozy a annoncé que la déduction du revenu imposable des intérêts d'emprunts contractés pour acheter une résidence principale s'appliquerait "à tous les intérêts en cours". Le chef de l'Etat a ainsi contredit Eric Woerth, qui avait avancé la semaine dernière que seuls les emprunts relatifs à un achat matérialisé après le 6 mai seraient concernés. Il n'y a "pas du tout" de cafouillage, a assuré mercredi le ministre du Budget et des Comptes publics. "C'est au gouvernement, à partir de ces indications très fortes qui ont été données dans le droit fil des engagements pris, de mettre en oeuvre, de préciser les modalités qui seront bien sûr discutées et votées par le Parlement", a déclaré Christine Albanel, porte-parole du gouvernement. Les modalités ont en effet besoin d'être précisées puisqu'on ignore pour le moment si seuls les primo-accédants seront concernés et dans quelle mesure la déduction sera plafonnée. Sur ce dernier point, Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, a cependant affirmé qu'il y aurait "forcément un plafond" dans le mécanisme. Mercredi matin sur Europe 1, François Hollande a demandé que "cessent ces mouvements d'annonces et de contre-annonces". Le premier secrétaire du Parti socialiste a souhaité au micro de Marc Tronchot qu'avant les élections législatives, "on nous dise quelle est la mesure, quel est son montant, quel est le plafond de la déduction, quelle est la durée de la déduction et quel est le coût pour les finances publiques." Le coût de cette mesure a été évalué entre trois et quatre milliards par an par Patrick Devedjian, secrétaire général délégué de l'UMP. Des professionels ont évoqué dans la presse une fourchette de deux à dix milliards selon ses modalités. Etienne Guffroy (avec Reuters)