Déchéance de nationalité : une figure du PS en Gironde quitte le parti

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avec AFP
Comme beaucoup de responsables socialistes, Jean-Marie Darmian, vice-président du département de la Gironde, se dit écœuré par cette mesure symbolique.

C'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase pour Jean-Marie Darmian. Indigné par l’inscription de la déchéance de nationalité dans la réforme constitutionnelle de l’exécutif, le vice-président PS de la Gironde a décidé de "se mettre en congé" parti auquel il adhère depuis 40 ans.

"Rentabilité électorale". "Je vous annonce que dès aujourd’hui je me mets en congé du PS avec le sentiment que je ne peux plus rien apporter à l’actuel parti", explique-t-il jeudi dans un billet de blog intitulé "Enfin pouvoir me regarder dans la glace en me rasant". "Petit-fils et fils d’immigrés, je ne supporte pas que l’on mette en cause un tant soit peu le droit du sol sans lequel ma famille m’aurait jamais pu construire ce que je suis devenu, sans lequel je ne serais jamais… socialiste", assène celui qui dit ne plus supporter "cette course nationale absurde au populisme facile au non de la rentabilité électorale".

 

Critiques à gauche. Le choix de François Hollande de conserver dans son projet de révision constitutionnelle la déchéance de nationalité crée un profond malaise à gauche et place dans l'embarras la droite, qui tout en approuvant cette disposition reste prudente sur ses intentions de vote. Tout un pan de la gauche faisait part jeudi de son sentiment de trahison, alors que les doutes de l'exécutif avaient installé l'idée que le chef de l'Etat et son Premier ministre Manuel Valls abandonneraient l'idée de pouvoir déchoir de leur nationalité française les binationaux condamnés pour des actes de terrorisme. Martine Aubry, maire PS de Lille, a dénoncé jeudi "une remise en cause du droit du sol" à travers cette mesure, une idée "portée depuis longtemps par le Front national".