Déchéance de nationalité : et si Hollande renonçait à la réforme ?

François Hollande jeudi soir à l'Elysée
François Hollande jeudi soir à l'Elysée © STEPHANE DE SAKUTIN / POOL / AFP
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David Doukhan avec A.D. , modifié à
Alors que le chef de l'Etat s'est montré impatient vis à vis de la d'adoption de la réforme constitutionnelle, celle-ci pourrait durer, voire être abandonnée.

François Hollande s'est montré pressant jeudi, sur l'adoption de la révision constitutionnelle. Après les députés, c'est au tour des sénateurs d'examiner le texte qui porte notamment sur la déchéance de nationalité. "Des corrections vont sans doute se faire mais je ne souhaite pas que la navette dure trop longtemps", a annoncé le président de la République dans les 20-Heures de TF1 et France 2.

Pression. Le président a-t-il voulu mettre la pression aux sénateurs, comme l'indique l'Elysée, ou envisage-t-il la possibilité d'abandonner cette révision qui divise ? Son pari, c’est que la droite au Sénat ne parviendra pas à remettre la notion de "binationaux" dans le texte parce que les centristes s’y opposeraient.

Boulet. Un pari hasardeux qui a toutes les chances d’être perdu tant la droite semble déterminée. Conséquence : le débat pourrait être interminable et la navette vouée à l'échec. Dans cette hypothèse, la déchéance de nationalité deviendrait le "boulet" du chef de l'Etat et seul le retrait du texte pourrait permettre d’arrêter ce feuilleton désastreux pour lui et pour la classe politique dans son ensemble.

Marqueur du quinquennat. Si le retrait est envisagé, François Hollande prendra soin de pointer du doigt la responsabilité des parlementaires, en particulier de la droite au Sénat. Une telle issue serait néanmoins catastrophique tant la réforme est devenue l’un des marqueurs de son quinquennat.