Debré : Macron "est sans arrêt en train d'attirer les journalistes au détriment de l'unité du gouvernement"

Jean-Louis Debré. 1:29
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Aurélie Dupuy , modifié à
L'ancien président du Conseil constitutionnel met en doute la loyauté du ministre de l'Economie envers François Hollande. Il lui reproche aussi sa tendance à se mettre en avant.
INTERVIEW

Emmanuel Macron n'en finit plus d'agacer. Après François Hollande et Manuel Valls, le trublion star du gouvernement vient encore de se faire "recadrer", cette fois par Jean-Marc Ayrault qui lui a suggéré vendredi sur notre antenne de "se concentrer sur l'essentiel". Mais le ministre de l'Economie n'agace pas que dans son propre camp : Jean-Louis Debré, ancien président du Conseil constitutionnel, n'a pas non plus mâché ses mots lors de son entretien avec Anne Sinclair qui sera diffusé en intégralité samedi matin sur Europe 1. Nous vous en dévoilons déjà un extrait en exclusivité.

"A la fois dedans et à l'extérieur". "Il y a quelque chose qui me choque. Je pense toujours à Jean-Pierre Chevènement qui disait 'quand un ministre n'est pas d'accord, il ferme sa gueule ou il démissionne'. Vous ne pouvez pas être à la fois dedans et à l'extérieur, vous ne pouvez pas être à la fois sous l'autorité du président de la République qui a été élu au suffrage universel et sans arrêt être critique. Ce n'est pas acceptable quand on aime la République et les institutions."

"Au delà des mots, il y a les images". Jean-Louis Debré poursuit sa diatribe. "Ce qui me choque avec Macron, c'est que ce ministre qui a de bonnes idées, intéressantes, est sans arrêt en train d'attirer les journalistes au détriment de l'unité du gouvernement." Le fait qu'Emmanuel Macron ait assuré le président de sa loyauté totale ne convainc pas l'ancien président du Conseil constitutionnel : "au-delà des mots, il y a les images."