Débat de l'entre-deux-tours : vif échange entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen sur la vente de SFR

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M.L , modifié à
Marine Le Pen a accusé Emmanuel Macron d'avoir "vendu" la compagnie de téléphonie à son "ami" Patrick Drahi, mercredi soir. Le candidat d'En marche ! a répondu en pointant "l'impréparation" de son adversaire. 

Dès le premier thème du débat de l'entre-deux-tours, les deux finalistes de l'élection présidentielle se sont écharpés à coups de petites phrases. Invitée à s'exprimer sur l'économie, Marine Le Pen a attaqué le bilan du quinquennat de François Hollande et de son ancien ministre de l'Économie, évoquant "des entreprises que vous avez vendues, SFR par exemple, à votre ami monsieur Drahi, le patron de BFM". Et de poursuivre : "Les patrons des grands groupes, ce sont vos amis, c'est ceux avec qui vous buvez des coups à la Rotonde", dans une référence au restaurant parisien choisi par le candidat d'En Marche ! pour dîner le soir des résultats du premier tour

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"Cherchez dans vos dossiers !" "Les Français méritent la vérité plus que les insinuations. Je n'étais pas ministre quand SFR a été vendu", a répondu Emmanuel Macron, expliquant que l'entreprise était "la propriété d'un groupe privé qui s'appelle Vivendi. Nous sommes dans un Etat où la propriété privée est respectée, c'est le groupe Vivendi qui l'a vendu." Fréquemment interrompu par son adversaire, le candidat a poursuivi : "ne dites pas de bêtises, ce n'est qu'une des bêtises que vous avez proférées depuis tout à l'heure. Cherchez dans vos dossiers !" En effet, Emmanuel Macron n'était pas ministre de l'Économie, mais secrétaire général adjoint de l'Elysée, quand la vente de SFR a été décidée. Emmanuel Macron a été nommé à Bercy le 26 août 2014. La vente de SFR, alors propriété de Vivendi, à Numericable, propriété de Patrick Drahi, a été actée près de quatre mois auparavant, le 5 avril 2014. 

"Vous n'allez pas tenir longtemps". Feuilletant les documents disposés devant elle, la candidate du Front national a alors évoqué un autre dossier, celui d'Alstom, rappelant qu'Emmanuel Macron avait "pris la décision" de laisser General Electrics entrer au capital de la société. "C'est ce que vous faites de mieux de dépecer des entreprises et de faire des fusions acquisitions." Et son adversaire de répliquer : "Vous êtes en train de lire une fiche qui ne correspond pas à ce que vous venez de citer. C'est triste pour vous parce que ça montre votre impréparation à nos concitoyens. On peut entrer dans l'intimité du dossier et vous n'allez pas tenir longtemps, comme vous les confondez les uns avec les autres. Il y en a un qui fait des téléphones et l'autre, ça n'a rien à voir il fait à la fois des turbines et du matériel industriel." Une réflexion prise avec ironie par l'ancienne présidente du FN : "Vous savez tout vendre !"