Dans les fédérations, les militants socialistes attendent un électrochoc

PS Marseille 1280
© BORIS HORVAT / AFP
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Nathalie Chevance , modifié à
À Marseille, élus de terrain et militants estiment que le Parti socialiste doit rompre avec certaines pratiques à l'occasion de son congrès, s'il veut garantir sa survie à l'heure du renouveau politique.
REPORTAGE

Le Parti socialiste est devenu "une petite mafia politique", avec des parrains, des lieutenants, des exécutants. Cette phrase de Delphine Batho, candidate au poste de Premier secrétaire, a jeté un pavé dans la marre. Pour les socialistes marseillais, l'éphémère ministre de l'Environnement de François Hollande a dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas.

Un électrochoc salvateur. "C'est ce qu'il faut au PS", estime Benoît Payan, président du groupe socialiste à la ville de Marseille après les déclarations de Delphine Batho au Parisien et à Europe 1. Pour cet élu, qui incarne le renouveau politique au sein de l'opposition, le parti a besoin de faire sa révolution culturelle. "Ça suffit, on ne peut plus continuer comme avant, les combines, le système, l'entre-soi... Le Parti socialiste est à genoux et la réponse des apparatchiks parisiens c'est : 'tout va bien'", s'indigne-t-il auprès d'Europe 1. "J'attends du changement, un candidat ou une candidate qui sort du lot et qui nous montre un chemin différent. Qui a le droit de dire que le socialisme est mort ?"

Dans l'attente d'un sauver. Mais sur le terrain, les militants ont perdu leur motivation. Julien, encarté depuis dix ans, avoue ainsi ne se reconnaître dans aucun des candidats déclarés pour briguer la tête du PS : "Aujourd'hui, il n'y a personne qui me fait vibrer. Tant qu'il n'y aura pas de gens avec une vraie honnêteté intellectuelle, qui se mettront autour de la table pour se dire les choses pour choisir un programme ensemble, c'est pisser dans un violon !", déplore-t-il. On est de moins en moins nombreux. Le PS respire encore, il attend seulement d'avoir le bon médicament pour pouvoir se revigorer". Le message est clair : les élus de terrain et les militants estiment que le prochain congrès sera celui de la survie ou de la mort du PS.