Dans le gouvernement Philippe, "des libéraux aux ministères clefs", regrette Benoît Hamon

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Benoît Hamon regrette la nomination de"gens ou de droite, ou dont on ne connaît pas bien le pedigree politique" aux ministères clefs. © PHILIPPE LOPEZ / AFP
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avec AFP , modifié à
L'ancien candidat à la présidentielle craint que la gauche disparaisse de l'Assemblée nationale si elle ne se rassemble pas derrière le Parti socialiste.

L'ancien candidat PS à la présidentielle Benoît Hamon a regretté mercredi que dans le gouvernement "attendu" d'Édouard Philippe, les ministères où "le clivage droite-gauche est fort" aient été attribués à des personnalités "pas de gauche" ou "même carrément de droite".

Des libéraux aux "ministères clefs". "C'est ce qui était attendu, nous avons des libéraux aux ministères clefs", a déclaré le député des Yvelines lors d'une réunion publique à Fontenay-sous-Bois, dans le Val-de-Marne, où il était venu soutenir la députée sortante Laurence Abeille pour les législatives de juin. "C'est assez frappant de voir que sur les ministères où le clivage droite-gauche est fort, puissant, et là où il est déterminant pour les conséquences que cela aura pour nos concitoyens (…) que là ce sont des gens ou de droite, ou dont on ne connaît pas bien le pedigree politique" qui ont été nommés, a souligné Benoît Hamon, mentionnant l'Éducation, l'Économie, la Santé et le Travail.

Quant à la nomination de Nicolas Hulot à la Transition énergétique, Benoît Hamon s'est dit "partagé" entre la volonté que "sa parole forte nous évite des catastrophes", et sa "peur" que les "convictions" du nouveau ministre ne restent "à la périphérie des choix politiques qui seront faits par ce gouvernement".

"Par quel prodige on en est arrivé là ?". Benoît Hamon, qui brigue un nouveau mandat dans les Yvelines, a confirmé qu'il ne soutiendrait pas la majorité présidentielle. "Par quel prodige on en est arrivé là, que des gens de gauche se posent la question de savoir s'ils vont défendre ce gouvernement ?", s'est-il interrogé. Reconnaissant que la position du PS, un parti "en miettes", "désorienté", n'était "pas très claire" pour les législatives, il a critiqué ceux qui appellent à participer à la majorité présidentielle, comme le président du groupe PS au Sénat Didier Guillaume.

Un vrai risque que "la gauche disparaisse à l'Assemblée nationale". "Je crois que je ne serai pas dans le même groupe" que tous ceux qui vont "servir de cabanes de jardins au château de monsieur Macron", a-t-il dit. Face à un gouvernement "jacobiniste et libéral", il a souligné le "besoin d'un grand groupe de gauche à l'Assemblée nationale", et rappelé qu'il soutiendrait "des candidats communistes, écologistes, socialistes" aux législatives.

"Il y a un vrai risque que la gauche disparaisse de l'Assemblée nationale", a-t-il affirmé, regrettant la décision "de plus en plus discutable" de Jean-Luc Mélenchon de refuser tout accord. "Jean-Luc est une des plus belles intelligences du monde politique français, mais qui se heurte à chaque fois à un obstacle  : son ego", a-t-il ajouté. Dès la nomination d'Édouard Philippe (LR) à Matignon lundi, Benoît Hamon avait estimé qu'Emmanuel Macron avait "clarifié l'orientation de son projet politique" en donnant "les clés du gouvernement à un homme issu de la droite".