Croissance : Fabius, Bercy et finalement Hollande

François Hollande a soutenu Bercy, qui avait recadré Laurent Fabius pour avoir avancé un nouveau chiffre de prévision de croissance.
François Hollande a soutenu Bercy, qui avait recadré Laurent Fabius pour avoir avancé un nouveau chiffre de prévision de croissance. © REUTERS
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avec AFP , modifié à
Après un échange- Fabius-Bercy, Hollande a confirmé que la croissance serait revue à la baisse.

La croissance a été au cœur des discussions politiques mardi matin. Laurent Fabius a allumé la mèche en confirmant que la prévision pour 2013 se situerait autour du chiffre de 0,2%, au lieu des 0,8% prévus initialement. Bercy a recadré, mais le mal était fait. Si bien que depuis Athènes, François Hollande a tenté une mise au point.  

"Nous n’atteindrons pas les 0,8%". Plusieurs ministres l’avaient laissé entendre, François Hollande l’a confirmé. "Aujourd'hui chacun sait que nous n'atteindrons pas les 0,8%  qui étaient prévus", a affirmé le chef de l’Etat aux côtés du Premier ministre grec Antonis Samaras. En revanche, le président français s’est refusé à avancer un chiffre, évoquant le calendrier. "Dans quelques jours, l’Union européenne donnera sa prévision. Nous aurons nous-mêmes à faire une prévision à la fin du mois de mars avec le Haut conseil aux Finances publiques", a-t-il détaillé, laissant entendre qu’il était trop tôt pour avancer un chiffre.

Fabius s'était pourtant avancé. Laurent Fabius pourrait bien prendre cette mise au point pour lui. Interrogé sur la croissance mardi matin sur RTL et sur une prévision à 0,2-0,3%, le ministre des Affaires étrangères avait accepté de confirmer. "C'est autour de ce chiffre", a-t-il acquiescé. Mais pour Bercy, l’ancien Premier ministre a parlé trop vite. "Comme le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, l'a répété à plusieurs reprises, la prévision de croissance pour 2013 en France n'est pas encore arrêtée car il y a une procédure" à respecter auprès des partenaires européens, a fermement expliqué Bercy.

(A partir de 2') :

Laurent Fabius : "La France devrait réviser sa...par rtl-fr

Un cafouillage, quel cafouillage ? Interrogé sur cette anicroche, Jean-Marc Ayrault en a minimisé l'ampleur. "Il n'y pas de cacophonie, c'est vous qui la commentez. La cacophonie il n'y en a pas", a martelé le chef du gouvernement à la presse, en marge d'un discours sur la politique de la Ville prononcé à Matignon.

Pour Parisot, "Fabius est optimiste". Pour Laurence Parisot aussi Laurent Fabius s’est trompé. Mais dans l’autre sens. "Ce matin, Laurent Fabius a dit que la croissance de 2013 serait de 0,2%. Je le trouve optimiste", a lancé la présidente du Medef au cours de sa conférence de presse mensuelle. "Car sur la base de ce que nous voyons sur le plan microéconomique, de ce que nous vivons chacun de nous dans les entreprises, nous ne sommes pas sûr du 0,2%, nous sommes au mieux sur du zéro et dans beaucoup de secteurs nous sommes sur du moins", a-t-elle expliqué.