Crise des éleveurs : la droite monte au créneau

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avec AFP , modifié à
Pour l'ancien chef de l'Etat, le plan d'urgence du gouvernement "n'est pas à la hauteur de la crise de l'agriculture française".

Alors que les éleveurs ne relâchent pas la pression sur le terrain, le gouvernement a présenté mercredi un plan d'urgence de 600 millions d'euros pour aider les agriculteurs en détresse. Insuffisant pour Nicolas Sarkozy, qui estime dans une longue déclaration écrite transmise à la presse que ce plan "n'est pas à la hauteur de la crise de l'agriculture française car il ne répond pas au déficit de compétitivité à relever".

"L'urgence est d'agir sur les prix". Pour l'ancien chef de l'Etat, "trop de temps a été perdu". Désormais, "l'urgence est d'agir sur les prix. Il faut donc se donner les moyens pour faire respecter les accords pris avec la distribution et l'ensemble de la filière", affirme-t-il. Nicolas Sarkozy juge aussi "indispensable d'offrir de nouvelles facilités de trésorerie pour les exploitations les plus en difficulté et une restructuration des dettes pour les récents investisseurs, notamment les jeunes".

L'ex-chef de l'Etat appelle l'exécutif à revenir "sur ses décisions malvenues prises dès 2012 qui ont fragilisé la filière", selon lui. "Le gouvernement a considérablement alourdi les contraintes fiscales et réglementaires qui pèsent sur l'agriculture et l'agroalimentaire", fustige-t-il. "Il faut également que le ministre de l'Agriculture dise la vérité sur la mise en œuvre de la nouvelle PAC. A ce jour, les éleveurs n'ont toujours aucune visibilité sur le montant des aides qui leur seront versées à la fin de l'année. Ce n'est pas acceptable", estime aussi le patron des Républicains.

Nicolas Sarkozy ne manque pas de vanter son action sur le sujet lorsqu'il était chef de l'Etat, citant par exemple la garantie de l'Etat pour les dettes des exploitations en difficulté ou les accords de filières passés avec les professionnels. Il demande une mobilisation de "tout l'appareil d'Etat" pour les agriculteurs envers qui "nous avons une obligation morale".

Le Maire dénonce le "mépris" de l'exécutif. Avant Nicolas Sarkozy, c'est son ancien ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, qui est monté au créneau. Le député de l'Eure a dénoncé mardi sur RTL le "mépris du gouvernement et du président de la République" pour les éleveurs et appelé à une réunion des ministres européens pour "ouvrir des marchés" à l'exportation, notamment le marché russe.

La droite a aussi mené l'offensive lors des questions au gouvernement, mercredi à l'Assemblée nationale. Le président du groupe Les Républicains, Christian Jacob, par ailleurs ancien syndicaliste agricole, s'est est vivement pris à l'exécutif. Le député a qualifié le plan d'urgence pour les éleveurs d'"opération de com'", de "mascarade", de "mensonge" ou encore de "fumisterie". "La détresse ne doit pas être exploitée à des fins politiciennes", a répliqué Manuel Valls, accusant Christian Jacob de soutenir "le poujadisme" et "le populisme".