Crise de l'euro: Le Pen voit un été "chaud"

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avec AFP

La présidente du FN Marine Le Pen a parié mercredi sur "un été très chaud sur le front de la crise de l'euro", estimant que rien n'était réglé et accusant l'Union européenne, le gouvernement de François Hollande et l'UMP de "jeter de l'huile sur le feu de la mondialisation sauvage".

Lors d'une conférence de presse au siège du parti d'extrême droite, à Nanterre, la députée européenne, qui prédit depuis longtemps un éclatement de l'euro, a de nouveau plaidé pour "une dissolution concertée de la zone euro", ainsi que pour des mesures protectionnistes nationales telles que des droits de douane ou des quotas d'importation. A ses yeux, un protectionnisme européen ne servirait à rien, puisque "l'essentiel de la concurrence déloyale se fait aujourd'hui au sein de l'Union européenne, avec l'Allemagne qui utilise l'euro et avec l'Europe de l'Est, par ses écarts inadmissibles entre les niveaux de productivité et de salaires".

"La crise n'est pas du tout derrière nous, elle est totalement devant nous", a affirmé Marine Le Pen, égrenant les noms des pays qui vont "mal": Portugal, Italie, Grèce, Espagne et "la France aussi, puisqu'elle est victime d'une politique d'austérité qui aggrave les déficits, qui aggrave la dette". La zone euro est "en récession économique depuis six trimestres consécutifs, cas unique dans le monde", a-t-elle rappelé, avant d'affirmer que "l'été risque d'être très chaud sur le front de la crise de l'euro". "Je pense qu'il y a un risque qu'une nouvelle crise financière éclate cet été, car les remèdes ultralibéraux qui sont appliqués et notamment par l'intermédiaire de ces cures d'austérité terribles (...) ont aggravé les déséquilibres financiers des pays de l'Union européenne et par conséquent, le moindre mauvais indicateur peut entraîner à nouveau une nouvelle crise", a-t-elle ensuite exposé. Selon Marine Le Pen, sur ce "feu de la mondialisation sauvage", l'Union européenne, mais aussi le gouvernement et l'UMP "jettent de l'huile", à travers notamment l'ouverture récente des négociations entre l'Europe et les États-Unis pour créer la plus grande zone de libre-échange du monde. "En soutenant cet accord, les dirigeants français, UMP comme PS, se soumettent intégralement aux intérêts américains, ou plus exactement aux intérêts des puissances d'argent américaines", a-t-elle accusé, citant "l'industrie de la défense" et "l'agroalimentaire". "Bienvenue dans le monde des poulets chlorés, du boeuf aux hormones et autres joyeusetés génétiquement modifiées", a-t-elle ironisé. Or, l'industrie de défense a été mise hors du champ de la négociation transatlantique, ce dont s'était félicité le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian.