Couac gouvernemental sur la nature de l’attentat de Nice

valls cazeneuve
© MIGUEL MEDINA / AFP
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R.D avec agences , modifié à
A quelques minutes d’intervalle, Manuel Valls, sur France 2, et Bernard Cazeneuve, sur TF1, se sont contredits sur l’islamisme radical supposé du chauffeur du camion. 

Près de 24 heures après l’attentat de Nice, le doute subsiste quant aux motivations du chauffeur du camion qui a causé la mort d’au moins 84 personnes sur la Promenade des Anglais. Les voisins de ce Tunisien de 31 ans, abattu par les forces de police, décrivent un homme peu religieux, mais François Molins, le procureur de Paris, a décrit un "type d'action correspondant très exactement aux appels permanents aux meurtres des organisations terroristes, tels qu'elles le prescrivent notamment dans leurs revues ou vidéos". Et au sein du gouvernement, les discours sont contradictoires. Exemple avec Manuel Valls et Bernard Cazeneuve qui, vendredi soir à la télévision, ont tenu des propos opposés, le tout à quelques minutes d’intervalle.

Valls : "sans doute lié à l’islamisme radical". Pour le Premier ministre, pas d’hésitation. "C'est un terroriste sans doute lié à l'islamisme radical d'une manière ou d'une autre, il faut que l'enquête puisse maintenant avancer", a déclaré Manuel Valls sur France 2. "Oui, c'est un acte terroriste, et nous verrons quels sont les complicités et les liens avec les organisations terroristes", a-t-il insisté.

Pour Cazeneuve, c’est "non". Sauf que quelques minutes plus tard, sur TF1 cette fois, le ministre de l’Intérieur s’est montré beaucoup plus prudent. A la question : "Est-ce que ce soir vous êtes en mesure de nous dire qu'il est lié à l'islam radical ?", Bernard Cazeneuve a fermement répondu "non" ! "Nous avons un individu qui n'était pas du tout connu des services de renseignement pour des activités liées à l'islamisme radical, qui n'était pas fiché S", a argué l’hôte de la place Beauvau. L'enquête "montrera si cet individu a agi à la demande d'autres individus, s'il a agi actionné par les messages continus de Daech qui appellent et provoquent au crime parce qu'il y avait chez lui un déséquilibre. On verra s'il avait un réseau relationnel ou pas", a-t-il conclu.