Corruption : Montebourg persiste

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Tugdual de Dieuleveult avec agences , modifié à
Le député PS a de nouveau fustigé la fédération du Nord avant d’être recadré par le parti.

"La crise de confiance qui touche la politique impose de prendre des mesures qui garantissent l’assainissement de notre République, moralement atteinte". Dans un entretien au Monde, Arnaud Montebourg à justifié, lundi, sa dénonciation d'affaires embarrassant le PS, dans les Bouches-du-Rhône et le Pas-de-Calais.
"La force de la rénovation que je porte est d’avoir le courage de faire le ménage en notre sein, pour pouvoir nous attaquer aux affaires de la droite qui détruisent l’esprit public", a-t-il ajouté

La corruption pousse vers le FN

"Ce sont la corruption, le clientélisme et l’affairisme au pouvoir, d’où qu’ils viennent, qui poussent les Français vers le Front national", a affirmé Arnaud Montebourg désormais rodé à ce rôle de chevalier blanc. Mais ces petites phrases sont visées par certains observateurs du parti qui feraient, selon eux, le jeu de Marine Le Pen.

Lang doit demander des excuses à Aubry

Le troisième homme de la primaire PS a également profité de cette tribune pour s’en prendre à Martine Aubry. En effet, Arnaud Montebourg a expliqué que Jack Lang devait obtenir non pas ses excuses à lui mais bien celle de Martine Aubry. Car, se justifie-t-il, c’est bien elle qui a rendu publique une de leur correspondance dans laquelle le député de Saône-et-Loire mettait en cause Jack Lang.

"C’est à Martine Aubry que Jack Lang devrait demander des excuses pour avoir rendu publique une lettre confidentielle", s’est-t-il défendu. Dans un courrier à la Première secrétaire, Arnaud Montebourg avait effectivement alerté sur "un système de corruption" bénéficiant à des élus du parti dans le Pas-de-Calais".

Hamon regrette les divisions

"Il faut s'inscrire dans le rassemblement et pas en permanence se livrer à un exercice dans lequel on reproche à la direction de ne pas avoir casé tel ou tel candidat aux élections", a dit Benoît Hamon, lors du point de presse du parti à Solférino, à propos des déclarations du député de Saône-et-Loire.

Comme Manuel Valls, Benoît Hamon, le porte-parole du Parti socialiste a regretté les divisions provoquées par les déclarations d’Arnaud Montebourg rappelant que ce dernier était un "copain" mais, "ce n'est pas le registre dans lequel je le préfère".

"La primaire a rendu son verdict", a par ailleurs déclaré Benoît Hamon. "Multiplier les acrimonies à l'égard de tel ou tel socialiste ne sert pas les intérêts de François Hollande et de la gauche", a enfin ajouté le porte-parole du PS.

Les cadres du PS préfèrent les rassembleurs

A force de dénoncer les dérives de gestion des élus PS, les cadres du parti sont de plus en plus agacés par l’attitude du député de Saône-et-Loire. Ainsi, Manuel Valls a expliqué au JDD.fr que les Français n'attendent pas de la gauche qu'"elle consacre sa salive aux rumeurs et aux faits divers".

Le directeur de la communication de François Hollande, candidat à la présidence, a également invité tous les responsables du PS à se consacrer aux moyens de faire face à la crise économique qui sera, selon lui, la dominante de la campagne présidentielle à venir. Un moyen pour Manuel Valls de viser Arnaud Montebourg sans directement le citer.