anne hidalgo 5:21
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Accusée d'impréparation par Agnès Buzyn la veille, Anne Hidalgo a répondu avec force, mardi sur Europe 1, à sa rivale pour la mairie de Paris. Elle a affirmé que des échanges avec l'ex-ministre de la Santé avaient bien eu lieu et que la capitale était préparée à l'arrivée éventuelle d'une épidémie. 
INTERVIEW

"À mon avis, les agents de la mairie de Paris ne sont pas formés et préparés" au coronavirus. C’est en substance l’accusation grave lancée lundi sur Europe 1 par Agnès Buzyn, ancienne ministre de la Santé et candidate à la mairie de Paris, à l’encontre d’Anne Hidalgo. Les équipes de l’actuelle maire de la capitale ont répondu dans les heures qui suivent, en accusant la candidate LREM de mensonges et en produisant des courriers démontrant des échanges sur le sujet entre Anne Hidalgo et… Agnès Buzyn elle-même. "Je trouve ces propos tellement irresponsables de la part de l’ancienne ministre de la Santé que les bras m’en tombent presque", a réagi Anne Hidalgo mardi sur Europe 1.

La maire de Paris a ensuite fait état des échanges qui ont eu lieu entre la Ville et le ministère de la Santé. "Il se trouve que, heureusement, dès le 25 janvier, nous avons organisé avec l’Agence régionale de santé et la Ville de Paris, une cellule de veille pour surveiller l’évolution de la pandémie. J’ai été amenée, à plusieurs reprises, à demander à la ministre de la Santé ce qu’il fallait faire", a assuré Anne Hidalgo. "Le premier échange, c’était 'Est-ce qu’il fallait annuler le défilé du Nouvel An chinois ?' On nous a dit de faire comme on voulait, et on a décidé avec les associations d’annuler."

Anne Hidalgo brandit deux lettres

"J’ai écrit aussi à la ministre de la Santé, madame Buzyn à l’époque, fin janvier, pour lui demander quelles préconisations adopter vis-à-vis des enfants qui allaient rentrer de vacances scolaires et qui avaient passé des séjours en Chine et dans les régions impactées par l’épidémie", a poursuivi l'actuelle maire de Paris. "Et elle m’a répondu d’ailleurs, ensuite, toujours ministre de la Santé, que la proposition que je faisais - qui était de demander aux parents de tenir les enfants à distance de l’école ou de la crèche pendant 14 jours s’ils avaient fait un séjour dans les zones impactées - était plutôt une bonne décision."

A l'appui de sa démonstration, Anne Hidalgo a brandi deux lettres (que vous pouvez découvrir en cliquant ICI). "J’ai deux courriers : le courrier que je lui ai écrit et le courrier de sa réponse, donc les choses sont absolument claires", a-t-elle asséné.

"Heureusement qu’au lendemain des attentats de 2015, on n’a pas polémiqué avec les différents ministres"

"Dans un moment comme celui-ci, polémiquer sur quelque chose qui renvoie à une pandémie, à une situation de crise que nous allons connaître, c’est très grave. Heureusement qu’au lendemain des attentats de 2015, on n’a pas polémiqué à Paris avec les différents ministres", a encore attaqué Anne Hidalgo. "Notre rôle, nous les élus, les responsables publiques, qu’on soit à la mairie ou dans des ministères, c’est de veiller à la santé et à la sécurité de nos populations."

"Cet après-midi, j’organise, à l’Hôtel de Ville, une réunion à nouveau avec l’Agence régionale de santé. J’organiserai une réunion avec les maires d’arrondissement de Paris pour les tenir au courant des préconisations pour les événements qui concernent la ville", a annoncé la maire de Paris. "C’est le ministère de la Santé qui doit donner les préconisations. Mais bien sûr que nous sommes une ville extrêmement responsable. On a une cellule de crise, de veille, on a des agents extrêmement formés, donc chacun dans son rôle, le ministre dans le sien, la maire de Paris dans le sien, et je pense que c’est ce qu’attendent de nous nos concitoyens", a-t-elle conclu.