Copé lance l'opération "je veux sauver ma peau"

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Caroline Roux avec , modifié à
L'INFO POLITIQUE - Pourtant fragilisé par le résultat des européennes, Jean-François Copé compte bien garder sa place.

Rarement la pression aura été aussi forte sur les épaules de Jean-François Copé. L'UMP, qui était jusqu'alors le premier parti de droite et d'opposition, première force des municipales, a été distancé par le FN aux européennes. "L'UMP (...) est atteinte dans sa crédibilité et doit s'interroger sur les raisons de son échec", a ainsi dégainé le meilleur ennemi de Jean-François Copé, François Fillon, dès dimanche soir.

En réaction, le président de l'UMP a, dès ce week-end,  lancé l'opération "je veux sauver ma peau", raconte lundi matin l'éditorialiste d'Europe1, Caroline Roux. Et ce n’est pas gagné.

"La ligne Copé est sanctionnée"… "Cette fois, il ne pourra pas s’en tirer. Copé, c’est fini", déclarait dès dimanche un lieutenant de François Fillon. Un autre baron du parti, sonné par le score, balance : "il porte une responsabilité personnelle dans cette gifle, c’est sa ligne qui est sanctionnée. Et l’affaire Bygmalyon a pesé sur scrutin. Sur le terrain, les militants étaient écœurés". Il faut dire que l’UMP passe de 29 à 20 eurodéputés.

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… Mais Copé ne se laissera pas faire. Tout le weekend, le président de l'UMP a tenté d’arracher un pacte de non agression des barons du parti.  Dimanche soir, "au téléphone, il avait l’air assez sûr d’être maintenu dans ses fonctions, avec un plan de bataille calé", explique Caroline Roux. Jean-François Copé va également porter plainte contre X dans l’affaire Bygmalyon, histoire de signifier qu’il est une victime dans ce dossier. Il commandera même un audit sur la gouvernance de l'UMP au très respecté René Ricol, ancien commissaire général à l’investissement de Nicolas Sarkozy. Enfin, il lui faut des fusibles. Et son directeur de cabinet, Jérôme Lavrilleux, élu député européen, en fera partie.

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Une carte à jouer pour Fillon ? L’ex-Premier ministre sautera-t-il sur l'occasion pour récupérer le parti ? "L'axe n’était pas totalement calé dimanche soir. Toutes les hypothèses étaient sur la table, y compris une démission collectives des Fillonistes des instances de l’UMP", raconte Caroline Roux. "Quand il y a une réunion de gangsters et de lâches il faut une voix forte", y lançait l'un d'eux. Le problème : "au fond, personne ne veut reprendre les rênes d’un parti endetté. Et personne ne veut assister aux perquisitions à venir", poursuit Caroline Roux. "Xavier Bertrand et Bruno Le Maire ne pensent qu’à 1017. François Baroin a déjà dit 'non merci'. Quant à Jean-Pierre Raffarin, son sujet, c’est le Sénat", poursuit l'éditorialiste d'Europe1.

A l’UMP, on espère ainsi que c’est la justice qui fera le job. Comme le dit un ancien ministre : "on est entré dans un processus de décomposition lent".

 

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