Contrôles à la frontière franco-belge : Cazeneuve évoque une "étrange" décision

© REMY GABALDA / AFP
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C.C avec AFP , modifié à
La Belgique a annoncé mardi sa volonté de "déroger temporairement" aux principes de l'espace Schengen.

La Belgique anticipe. Le ministre belge de l'Intérieur, Jan Jambon, a annoncé mardi le rétablissement temporaire de contrôles à sa frontière avec la France, pour faire face à un éventuel "afflux de milliers" de migrants quittant la "jungle" de Calais. Le ministre de l'Intérieur français Bernard Cazeneuve se dit jeudi très surpris par cette "étrange" décision. 

250 à 290 policiers déjà déployés. "Cette décision est pour nous étrange et ses motivations le sont tout autant", a dit Bernard Cazeneuve devant des journalistes, à son arrivée à une réunion avec ses homologues européens à Bruxelles, largement consacrée à la crise migratoire. La Belgique a entrepris de déployer 250 à 290 policiers pour procéder à des contrôles aux points de passage avec la France, notamment près de la côte ainsi que dans les environs du port de Zeebrugge, où des migrants quittant la "jungle" de Calais pourraient vouloir se rendre. "Nous assistons d'ores et déjà à un déplacement de migrants de Calais vers notre pays", a précisé Jan Jambon. 

Cazeneuve veut pacifier la situation. "La volonté du gouvernement est de procéder à la mise à l'abri de tout ceux qui relèvent du statut de demandeur d'asile en France", explique Bernard Cazeneuve, mettant en avant une "opération humanitaire". "Prétendre qu'il pourrait y avoir en raison de cette mise à l'abri un afflux de migrants à la frontière belge ne correspond pas à la réalité", a-t-il insisté. Le ministre français a écarté tout parallèle avec la décision de Paris en novembre de rétablir des contrôles à sa frontière avec la Belgique, après les attentats commis dans la capitale française qui ont fait 130 morts.