"Contre le FN, un anti-poison", "un nouveau séisme" pour la droite, la "sensation Macron", quand la presse analyse les résultats du premier tour

Une des journaux, 24 avril crédit : Libération, Le Figaro, Le Parisien - 1280
La victoire d'Emmanuel Macron fait la une des principaux quotidiens du lundi 24 avril © Libération, Le Figaro, Le Parisien
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Marthe Ronteix , modifié à
Il a créé son mouvement En Marche! "en quelques clics sur Internet" et le voilà "en position d'être élu président de la République", la victoire d'Emmanuel Macron au premier tour de l'élection présidentielle fait la une de la presse.

La "sensation Macron", "À une marche", "La droite K.-O."... la victoire d'Emmanuel Macron au premier tour de la présidentielle devant Marine Le Pen fait la une des journaux français lundi matin. Europe 1 a feuilleté pour vous la presse lundi matin. 

La "sensation Macron".Le Parisien revient sur l'ascension sans précédents du candidat du mouvement En Marche! que personne ne connaissait vraiment encore un an plus tôt. Celui qui "se retrouve à 39 ans en position d'être élu président de la République" a créé son parti "en quelques clics sur Internet". Lorsqu'il a déclaré sa candidature, personne ne le prenait vraiment au sérieux, note le quotidien. D'autant plus que le candidat n'a jamais exercé de mandat électif.

Mais tous les journaux s'accordent à dire qu'Emmanuel Macron a bénéficié du ras-le-bol des Français vis-à-vis de la classe politique et de leur envie de renouvellement. "Les Français exigeaient du changement, du renouvellement : ils ont qualifié Macron. Mais ils ont aussi exprimé leur colère et leur défiance envers les politiques, et l'ont fait en choisissant Marine Le Pen", peut-on lire dans Le Parisien.

"Contre Le Pen, un anti-poison". "Le second tour opposera donc le social-libéralisme au nationalisme, l'ouverture à la fermeture, l'Europe unie à la France seule", analyse Laurent Joffrin pour Libération. Si "le jeune premier du scrutin l'emporte sur la vilaine marâtre", la prudence reste de mise car dans ce premier tour, le FN a réalisé le plus fort score de son histoire à une présidentielle (21,53%), avertit le quotidien de gauche.

Marine Le Pen "s'est construit de précieux outils politiques, une stature présidentiable et une équipe dévouée", rappelle Le Figaro qui revient sur les succès électoraux du Front national depuis le premier tour des élections législatives de 2012 (13,6%) jusqu'aux élections régionales où le parti d'extrême droite a remporté deux régions symboliques : le PACA et les Hauts-de-France. La présence de Marine Le Pen au second tour est donc le fruit d'un "travail payant".

Un duel inédit. "La droite K.-O." titre pourtant Le Figaro. Le quotidien parle d'"un nouveau séisme". Un terme, employé par François Baroin au soir des résultats, que l'on retrouve également chez Libération. "Pour la première fois de la 5ème République, le candidat de la droite est éliminé au premier tour", explique le journal. Emmanuel Macron et Marine Le Pen ne sont issus ni des partis traditionnels ni des primaires de la droite ou de la gauche mais ont pourtant dominé le premier tour de l'élection présidentielle, laissant François Fillon, le candidat des Républicains, à la troisième place. 

François Fillon éliminé. "Pour les Républicains, la sanction est inédite", affirme Le Figaro. C'est la première fois que le candidat de la droite, François Fillon, est éliminé au premier tour. Pour les militants déçus, "tous les journalistes ont une responsabilité dans ce qui s'est passé", a affirmé une militante au journal. "Les médias ont été très anti-Fillon", ajoute un membre de l'équipe du candidat. Désormais, l'enjeu est ailleurs, car "reste à savoir si le parti sera capable de maintenir son unité en attendant les législatives de juin ou si une guerre de succession sera engagée dès cette semaine." 

"Revers historique pour le candidat du PS". Pour Les Echos, Benoît Hamon a été "pris en tenaille entre le vote utile en faveur d'Emmanuel Macron et le vote identitaire en faveur de Jean-Luc Mélenchon". Avec seulement 6,35%, le candidat du Parti socialiste a tout juste dépassé les 5% nécessaire pour se voir rembourser une partie de ses frais de campagne. Un lourd revers pour le candidat qui avait remporté la primaire de la gauche élargie. Mais il ne compte pas abandonner le "combat", comme il l'a déclaré dans son discours de défaite dimanche soir. "Le voilà désormais dans une position centrale dans la recomposition à venir de la gauche", annoncent Les Echos.