Constitution : les débats à l'Assemblée prolongés jusqu'à la fin du week-end

La prolongation des débats à l'Assemblée a été critiquée par plusieurs chefs de groupes dont Jean-Luc Mélenchon (image d'illustration).
La prolongation des débats à l'Assemblée a été critiquée par plusieurs chefs de groupes dont Jean-Luc Mélenchon (image d'illustration). © MARTIN BUREAU / AFP
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avec AFP
Pour faire face aux très nombreux amendements, trois jours et nuits de débats, week-end inclus, ont été ajoutés au temps initialement prévu pour étudier le projet de révision de la Constitution par les députés.

Les débats sur le projet de révision de la Constitution, objet d'une pluie d'amendements jusqu'alors âprement défendus, vont se prolonger à l'Assemblée nationale jusqu'à la fin du week-end, selon l'annonce du gouvernement mardi en conférence des présidents.

Trois jours et trois nuits supplémentaires. Il reste quelque 100 heures de débats pour achever les 1.827 amendements restants sur ce premier volet de la réforme institutionnelle voulue par Emmanuel Macron, au rythme actuel de 17,2 amendements par heure, selon le constat du président de l'Assemblée, François de Rugy (LREM). Au total, il y a eu quatre fois plus d'amendements déposés que lors de la précédente révision constitutionnelle aboutie, en 2008.

Pour boucler la première lecture, ont été rajoutés trois jours et nuits de débats, week-end compris, au calendrier initial, ce qu'a indiqué le secrétaire d'État aux Relations avec le Parlement et délégué général de LREM, Christophe Castaner, aux présidents de groupes et de commissions.

 

"L'Assemblée nationale disjoncte", selon Mélenchon. Plusieurs présidents de groupe, à commencer par Christian Jacob (LR), ont critiqué ce nouveau débordement du calendrier et l'organisation des travaux parlementaires, selon une source parlementaire. Dans un billet de blog intitulé "L'Assemblée nationale disjoncte", le chef de file LFI, Jean-Luc Mélenchon, a protesté dès lundi et fait implicitement l'hypothèse d'un deuxième week-end.

"Nous allons donc siéger 18 jours consécutifs, nuit et jour, pour tenir le calendrier parlementaire. Les incidents à répétition sont donc garantis et un travail de mauvaise qualité est certain. Pour le régime, c'est l'occasion de mettre en pratique un de ses moyens habituels de mépris du parlement. Si vous voulez que ça aille plus vite : retirez vos amendements, taisez-vous ! Et ainsi de suite", a-t-il notamment écrit.

Au "bonheur d'être ensemble", selon Ferrand. Quant au chef de file des LREM, Richard Ferrand, il a fait un trait d'humour lors de la réunion du groupe mardi sur le fait de "prolonger le bonheur d'être ensemble ce week-end", selon un participant. "Le week-end sera évidemment ouvert, mais même comme ça je ne vois pas comment on finit", glissait il y a quelques jours une "marcheuse".

Un calendrier (très) serré. Jusqu'alors, il est toujours prévu que la session extraordinaire s'achève début août à l'Assemblée, sachant que le gouvernement veut l'adoption définitive des projets de loi sur l'asile-immigration et sur l'avenir professionnel avant la pause estivale.