Congrès : pour Olivier Faure, "le président cherche toujours à s’élever en majesté"

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Romain David , modifié à
Le premier secrétaire du PS a vivement critiqué sur Europe 1 lundi le caractère monarchique de la prise de parole du chef de l'Etat devant le Congrès à Versailles.
INTERVIEW

Le président de la République s’adresse lundi après-midi aux parlementaires réunis en Congrès à Versailles. Un exercice vivement critiqué par la gauche. Alors que les élus communistes et de La France insoumise ont choisi de boycotter cette prise de parole, Olivier Faure, le patron du Parti socialiste, y voit un travers "monarchique". "Le président cherche toujours à s’élever en majesté. Il adore Versailles, et donc il a choisi ce mode là qui est le plus simple : il délivre sa leçon et s’en va. C’est un mode autocratique, monarchique qui est un peu daté", a-t-il taclé au micro de la matinale d'Europe 1.

Changer la Constitution. "Je ne dirai pas qu’il y a une dérive monarchique, je dis simplement que c’est un procédé qui est monarchique : vous êtes celui qui parle, seul, et ensuite vous tournez les talons quand les autres commencent à s’exprimer. Ce n’est pas la meilleure façon de dialoguer", raille le député de Seine-et-Marne. "Il y a beaucoup de choses à dire de cette année, le président nous dit qu’il veut marquer le bilan et fixer des perspectives. S’il veut le débat, ayons-le et changeons la Constitution, puisqu’il veut la changer, en permettant au président de débattre avec les parlementaires", relève Olivier Faure.

 

"Il est légitime, il est le président de la République pour cinq ans mais en même temps – comme il dirait lui-même –, il y a un problème aujourd’hui parce que le doute est plus que présent", estime encore le socialiste qui considère que le président, élu par une majorité d’électeurs de gauche, "mène une politique qui est étroitement libérale".

Un vote de confiance annuel pour le chef du gouvernement. Le premier secrétaire du PS plaide ainsi pour que le Premier ministre puisse présenter chaque année son programme d’action devant les parlementaires, avant de se soumettre à un vote de confiance. Une manière, selon lui, de remettre les pendules à l'heure. "Ça permet d’avoir un vrai débat, et d’abord avec sa propre majorité. Les marchistes [sic] sont dans une situation où ils ne comprennent plus ce que fait leur président. Ça mériterait d’avoir chaque année ce débat sanctionné par un vote", conclut-il.