Comment ont voté les villes qui ont bien élu Hollande ?

La plupart des villes qui ont largement porté François Hollande au pouvoir n'ont pas été aussi accueillant avec les candidats de la majorité.
La plupart des villes qui ont largement porté François Hollande au pouvoir n'ont pas été aussi accueillant avec les candidats de la majorité. © REUTERS
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Damien Brunon , modifié à
DEROUTE - La gauche a largement reculé dans les trois quart des grandes villes dans lesquelles François Hollande avait dépassé 60% en 2012.

L’INFO. La défaite politique de la gauche aux municipales est historique. Et même les régions acquises à la gauche sont touchées. En 2012, 26 villes de plus de 50.000 habitants avaient porté François Hollande à plus de 60% au second tour de l’élection présidentielle. Europe1.fr a cherché à savoir quel résultat faisait y faisait la gauche deux ans plus tard. Conclusion : parmi elles, 22 ont puni la majorité en place en faisant reculer son score au second tour de l’élection municipales.

La majorité malmenée. Dans le détail, 17 villes ont vu la différence entre le score de 2012 et de 2014 dépasser les 10%. Six d’entre-elles sanctionnent même la gauche au pouvoir en lui retirant 20% de ses voix. A Aulnay-sous-Bois par exemple, où se trouve l’usine de PSA, François Hollande obtenait 62,7% des suffrages au second tour de l’élection présidentielle en 2012. Deux ans plus tard, le candidat d’union de la gauche Gérard Ségura, n’a pu obtenir que 39,19%. Il a été battu par son concurrent de droite Bruno Beschizza.

Le constat est similaire dans sept des onze villes les plus touchées par le désamour de la majorité. Quimper, Roubaix, Calais : toutes ont fait le choix de donner leur chance à un candidat de l’opposition de droite.

Toulouse : la claque. Et parmi les baisses les plus impressionnantes, deux retiennent l’attention. A Toulouse tout d’abord, la gauche recule de façon modérée par rapport à 2012 (-14,61%), mais perd en réalité plus de 47.000 électeurs en deux ans. Dans une ville qui comprend environ 250.000 inscrits sur les listes électorales, c’est près d’un électeur sur cinq qui ne s’est pas prononcé à nouveau en faveur de la gauche.

Le PS en difficulté. Dans la majorité de gauche, le score du PS est plus particulièrement malmené dans les villes où il était très fort il y a deux ans. Ainsi, si on compare les scores des candidats PS ou affiliés au premier tour des municipales à celui de François Hollande au premier tour de la présidentielle, le parti à la rose recule dans 16 des 22 villes testées. A Roubaix, dans le Nord, le candidat soutenu par le PS n’a pu par exemple rassembler que 20,38% des votes au premier tour quand François Hollande en recueillait plus de 40 en 2012.

A Montreuil, le candidat socialiste Razzy Hammadi a même été éliminé dès le premier tour. Il faut néanmoins préciser qu’il se présentait face à deux autres candidats de gauche, un du Front de Gauche et deux d’extrême gauche. Sa personnalité décriée par la maire sortante Dominique Voynet ainsi que la vidéo le montrant en mauvaise posture lors d’une fin de soirée n’ont également pas dû jouer en sa faveur.

Un abstention galopante. Pendant la campagne, la majorité comptait sur la mobilisation des électeurs pour s’éviter une trop lourde défaite politique, en vain. Au niveau national, l’abstention a augmenté d’environ 19% entre les seconds tours de 2012 et de 2014. Dans 23 des 26 villes testés, ce pourcentage est dépassé, parfois presque doublé. A Vitry-sur-Seine et à Créteil dans le Val-de-Marne, l’augmentation a dépassé allègrement les 30%.

L’abstention ne semble pourtant pas avoir eu une conséquence directe sur la débâcle de la gauche dans ces grandes villes. C’est en effet dans les villes où l’abstention se trouvait dans la moyenne nationale que la droite a pu réaliser ses conquêtes.

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