Comment la droite gère-t-elle l'Affaire Copé ?

Cette affaire n'arrange ni le camp des fillonistes ni le camp des juppéistes.
Cette affaire n'arrange ni le camp des fillonistes ni le camp des juppéistes. © MAXPPP
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avec Caroline Roux et Alexandre Kara , modifié à
ANALYSE -En surface, l'UMP fait bloc derrière Jean-François Copé, accusé de favoritisme. En coulisse, la guerre est proche.

 Rassemblés dans l’épreuve. En surface, la nouvelle affaire qui accuse Jean-François Copé de favoritisme se heurte à une unité solide de l'UMP. Les pro-Copé ont soigneusement évité de prendre la parole. Et dans le camp des fillonistes, à l’exception de Lionel Tardy, aucune voix ne s’est élevée pour croire aux révélations du Point. En visite au Salon de l’Agriculture, François Fillon, lui-même, a affirmé croire le démenti de Copé, qui, selon les informations d'Europe1, avait appelé l'ex Premier ministre dès que le magazine est sorti.

L’exception Tardy. Une seule personne à droite a osé critiqué le président de l'UMP, en tout cas officiellement. Très tôt jeudi matin, le député de Haute-Savoie Lionel Tardy a publié un tweet ravageur.

Une-point

Sur Europe 1 jeudi soir, Lionel Tardy récidive. "Quand les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy avaient été rejetés pour dépassement du plafond et en analysant un peu les dépenses des meetings, on s’apercevait rapidement qu’il y avait des sommes assez astronomiques qui avaient été mises." Et d’en rajouter une couche : "il serait grand temps que les parlementaires se penchent un petit peu sur les liens entre cette société Bygmalion, l’UMP et Jean-François Copé. Si ces révélations permettent de faire un petit peu le ménage, ça ira dans le bon sens".

"Il est ingérable, c’est un électron libre. Il ne représente que lui même",  assure toutefois un proche de François Fillon . Jean-François Copé a quand même du appeler un élu de haute Savoie pour lui demander de joindre son "ami Tardy" et de le faire taire au plus vite.

En coulisse, la guerre est proche. En coulisse, une simple étincelle pourrait en réalité remettre le feu aux poudres. Dès l'affaire éclatée, comme l’affirme un ami de François Fillon, le directeur de cabinet de Copé joignait un cadre de l’équipe de l’ancien PM pour lui dire "si vous voulez la guerre vous l’aurez". "Les amis de Fillon ne veulent pas que Copé empoche un éventuel succès de la droite aux municipales. Mais en vitrine, tout doit rester propre", détaille l'éditorialiste d'Europe1, Caroline Roux, citant un ténor de l'UMP.

Quand à l'affaire à proprement parler, aucun élu UMP n'est vraiment tombé de l'armoire. Car le sujet avait déjà été évoqué dans le Canard enchainé... mais surtout lors d’un petit déjeuner de l’UMP.  En septembre dernier, François Fillon avait en effet demandé en réunion quels étaient les contrats en cours avec la société Bygmalion. Jean-François Copé avait dit à l’époque qu’il ferait un point précis. Mais l’affaire en était restée là.

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