Comment la baisse du chômage s’invite dans la primaire de la gauche

Manuel Valls est celui qui va tenter de profiter le plus de la baisse du nombre de chômeurs.
Manuel Valls est celui qui va tenter de profiter le plus de la baisse du nombre de chômeurs. © CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP
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William Galibert et R.D
Les quatre candidats socialistes à la primaire de la Belle alliance populaire, Valls et Peillon d'un côté, Montebourg et Hamon de l'autre, n'accueillent pas les bons chiffres du chômage de la même façon. 

Le chômage a baissé pour le troisième mois consécutif, une première depuis 2008 et cela n’a échappé à personne. Et surtout pas à François Hollande, qui n’a pas caché sa satisfaction après la publication de ces bons chiffres, lundi soir, et pas non plus, évidemment, aux candidats à la primaire de la gauche. Pour eux, qui s’apprêtent à rentrer dans le dur de la campagne après la trêve de fin d’année, l’inversion (toujours précaire) de la courbe du chômage est une donnée à nécessairement prendre en compte. Et forcément, ils ne l’exploiteront pas tous de la même façon.

Valls et Peillon vont surfer dessus. Il y a d’abord ceux qui comptent bien surfer sur ces bons chiffres. Et au premier chef Manuel Valls, qui va tenter d’en tirer profit. Lundi soir, l’ancien Premier ministre a été le seul candidat de cette primaire à réagir, via un tweet publié vingt minutes seulement après la publication des chiffres. Avec ce message : "Continuons !"

Et ses soutiens le revendiquent clairement : "Manuel Valls était chef du gouvernement il y a encore trois semaines", rappelle l’un d’entre eux. "Cette baisse est forcément à mettre à son crédit."

Un autre candidat ne devrait pas rester silencieux longtemps. Vincent Peillon a toujours clamé sa volonté de défendre le bilan de François Hollande, et il devrait donc lui aussi s’appuyer sur cette courbe du chômage enfin inversée.

Hamon et Montebourg silencieux. En revanche, les deux autres candidats socialistes de cette primaire, Benoît Hamon et Arnaud Montebourg, sont, eux, beaucoup plus silencieux. Et pour cause : ils ont critiqué, au point d’être démissionnés, la politique de l’offre menée par le gouvernement, ce qu’ils considéraient comme des cadeaux injustifiés aux entreprises, néfastes pour le pays. Les chiffres du chômage rendent ces critiques beaucoup plus compliquées à tenir.

Cette différence de vision sur le chômage illustre une fois de plus ce véritable choc idéologique, cette fracture qu’il existe entre ces quatre-là sur les questions économiques. Et qui sera l’un des grands enjeux des débats du mois de janvier.