Code du Travail : l'Elysée ne veut pas d'une réforme édulcorée

Le président de la République et le Premier ministre suivent l'évolution des travaux de consultation via des notes du cabinet de Muriel Pénicaud.
Le président de la République et le Premier ministre suivent l'évolution des travaux de consultation via des notes du cabinet de Muriel Pénicaud. © CHARLY TRIBALLEAU / POOL / AFP
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Aurélie Herbemont, édité par R.Da.
Emmanuel Macron et Edouard Philippe entendent piloter les ultimes arbitrages d'une réforme du code du Travail qui pourrait bien soulever la gronde sociale.

La dernière phase de consultation sur la réforme du code du Travail par ordonnances commence mardi rue de Grenelle. Les organisations patronales et salariales seront reçues une par une au ministère du Travail ; l'exécutif avance sur des œufs avec ce dossier crucial qui pourrait embraser la rentrée.

Des discussions surveillées de (très) près. Le ministère du Travail est en première ligne mais l'Elysée et Matignon ne sont pas loin. Le président de la République et le Premier ministre reçoivent des notes du cabinet de Muriel Pénicaud, la ministre, et échangent tous les deux par téléphone. Emmanuel Macron et Edouard Philippe rendront personnellement les ultimes arbitrages avant le jeudi 31 août, jour de la présentation officielle des ordonnances. D'ici là, les consultations vont leur permettre de voir où en sont les organisations par rapport à la réforme.

Ménager chaque parti. "Tout n'est pas tranché mais on a atteint un degré de précision bien avancé", confie-t-on à Matignon, et les lignes rouges de chacun sont connues, sur le plafonnement des indemnités prud'homales ou la mise en place des négociations dans les petites entreprises.

Un conseiller anticipe les réactions : "ce qu'on propose, ça ne sera jamais assez pour le Medef, et la CGT dira non à tout". La Confédération générale du travail a d'ailleurs prévu de manifester le 12 septembre. De son côté, l'exécutif veut s'assurer que FO et la CFDT ne se joignent pas au mouvement, sachant que le gouvernement a lui aussi sa ligne rouge : pas de réforme en demi-teinte.