Climat social : l'Elysée s'inquiète

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Antonin André et L.H. , modifié à
La CGT pourrait boycotter la conférence sociale prévue la semaine prochaine, dans le contexte des tensions chez Air France.

Le climat se dégrade à vitesse grand V entre le gouvernement et les syndicats, qui ne digèrent pas l'interpellation et le renvoi devant la justice de cinq salariés d'Air France après les violences de la semaine dernière. Conséquence : l'Elysée s'attend au pire en vue de la conférence sociale prévue lundi prochain. Le boycott de la conférence sociale par la CGT est une possibilité, concédait mardi soir à Europe 1 une source très bien placée.

La CGT hésite. Dans l'entourage de Philippe Martinez, le patron de la centrale syndicale, on confirme que la CGT hésite entre venir poliment écouter le discours d'ouverture de François Hollande avant de claquer la porte, ou carrément ne pas venir du tout. Philippe Martinez a reçu ces derniers jours des centaines de mails de la base lui demandant de dire "merde" à François Hollande.

Hollande pris à partie. Le bras de fer se joue en ce moment sur fond de conflit à Air France. Symbole de cette tension : un président de gauche, socialiste, défenseur du dialogue social, s'est fait rembarrer mardi à Saint-Nazaire devant les caméras par un syndicaliste de la CGT, qui a refusé de lui serrer la main. L’Elysée tente d’en faire un argument politique. "Quand Nicolas Sarkozy veut supprimer les corps intermédiaires, les syndicats, François Hollande, lui, s'y confronte pour dialoguer coûte que coûte", souligne un conseiller. "On savait qu’en allant au contact de la CGT à Saint Nazaire, on prenait le risque de l’affrontement, mais le président a choisi d’y aller", ajoute-t-il.

Risque de discrédit. Une stratégie risquée qui ne fait pas l’unanimité à l’Elysée. Certains au Palais estiment ainsi qu'on aurait pu s'éviter des interpellations à six heures du matin dans le dossier Air France. L'épisode risque de discréditer aux yeux des syndicats la posture de dialogue de François Hollande.