Climat : pour Hulot, il est "pertinent" de tenter de remettre Trump "dans le jeu"

© Thomas Samson / AFP
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Nicolas Julot comprend la stratégie du président Macron vis-à-vis de Donald Trump.

Nicolas Hulot, en "colère" depuis la décision de Donald Trump de dénoncer l'accord de Paris sur le climat, juge cependant "pertinent" de tenter de remettre le président américain "dans le jeu" des discussions, comme le président Emmanuel Macron s'y emploie.

"J'étais un peu surpris au début que le président l'invite". "J'ai un sentiment de colère froide vis-à-vis de cette décision" de retrait américain, reconnaît le ministre de la Transition écologique et solidaire dans une interview à Ouest-France à paraître dimanche. "Je sais ce qu'elle implique pour ceux qui subissent les conséquences du changement climatique. Ce message qui leur est envoyé est un immense bras d'honneur", dit-il. "Une fois qu'on a dit ça, je partage avec Emmanuel Macron une réalité : si l'on ne discute qu'avec les gens avec lesquels on est d'accord, les choses n'avancent pas", estime le ministre, assis à quelques mètres du locataire de la Maison-Blanche lors du défilé du 14-juillet. "J'étais un peu surpris au début que le président l'invite. De façon un peu primaire, j'avais plutôt envie de l'écarter; mais c'est beaucoup plus pertinent de le remettre dans le jeu", ajoute-t-il, se disant quoi qu'il en soit "confiant" pour la suite du combat climatique, une "dynamique irréversible".

"Le président nous a demandé de suspendre tous les grands chantiers pour les évaluer dans le détail". Interrogé sur le sort du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, il rappelle qu'il n'a "jamais été convaincu par l'utilité du projet. Maintenant, le dossier est dans les mains des médiateurs (...) La décision se fera de façon impartiale". Pour lui, "il y a des besoins avérés pour absorber le trafic mais on a été au plus facile, tout n'a pas été étudié. C'est l'héritage d'une décision prise il y a 30 ans. On s'est dit : 'il y a des champs de libres, allez hop on bétonne tout ça'. Ce sont des logiques dépassées", souligne-t-il. Pour raisons financières, "le président nous a demandé de suspendre tous les grands chantiers pour les évaluer dans le détail", observe-t-il aussi.

Sur la fermeture de réacteurs nucléaires, "j'ai juste rappelé que, pour appliquer la loi (de transition énergétique votée en 2015, ndlr), certains scénarios prévoient qu'on en ferme 17, voire plus. (...) Je m'étonne que l'on semble découvrir aujourd'hui ce que cela implique vraiment!" Interrogé sur sa relation avec Emmanuel Macron, "je me sens soutenu, compris", répond M. Hulot, qui ajoute: "Sur un plan personnel, j'ose espérer que je ne change pas. Je dis les choses de la même manière" qu'avant d'entrer au gouvernement.