Clearstream : le juge fait chou blanc au Canard Enchaîné

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Administrator User , modifié à
Alors que la juge Françoise Desset s'est rendue vendredi matin chez le défenseur de Nicolas Sarkozy, Me Thierry Herzog, pour des investigations en marge de l'affaire Clearstream, le juge qui entendait perquisitionner en même temps au siège du Canard Enchaîné pour la même affaire y a finalement renoncé et a quitté les lieux.

A cinq jours de la passation du pouvoir entre Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, deux juges se sont rendus vendredi matin chez l'avocat du président élu d'une part et au siège du Canard Enchaîné d'autre part. Ces juges enquêtent pour "violation du secret de l'instruction" après la diffusion par le journal satirique d'un document concernant de supposés comptes bancaires du président Jacques Chirac au Japon, en pleine tourmente de l'affaire Clearstream, une affaire de dénonciations calomnieuses. Les juges cherchent à savoir qui a communiqué ce document. C'est pourquoi la juge Françoise Desset est allée chez le défenseur de Nicolas Sarkozy, Me Thierry Herzog, pour des investigations en marge de cette affaire. La magistrate souhaitait vérifier si l'avocat pouvait ou non être à l'origine de la transmission frauduleuse au Canard Enchaîné d'un procès verbal d'interrogatoire du général Philippe Rondeau publié en mai 2006. Selon Me Herzog, divers éléments techniques vérifiés par la juge sur son télécopieur, dans son cabinet parisien de la place Saint-Michel, ont permis d'infirmer cette hypothèse. "J'ai obtenu la copie de l'interrogatoire du général Rondot en juin. Comme le Canard Enchaîné l'a publié en mai, je ne peux être à l'origine de la fuite", a-t-il dit. Au Canard Enchaîné, en revanche, le juge s'est vu refuser l'accès à la salle de rédaction vendredi en fin de matinée. Le directeur de la rédaction de l'hebdomadaire, Claude Angeli, a jugé inadmissible une telle perquisition "illégale au regard de la convention européenne des droits de l'homme". Jacques Chirac a toujours nié avoir alimenté un compte bancaire au Japon, évoqué à plusieurs reprises par la presse citant notamment les notes du général Rondot. Olivier Durin (avec Reuters)