Circulaire : Besson savait-il ?

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Le ministre de l’Immigration aurait été informé de la circulaire illégale sur les Roms Il dément.

La circulaire du ministère de l’Intérieur visant explicitement les Roms n’a pas fini d’embarrasser le gouvernement. Alors que le ministre de l’Immigration affirmait qu’il n’avait jamais été informé d’une telle circulaire, l’hebdomadaire Le canard enchainé affirme le contraire, copie de courriel à l’appui.

Eric Besson avait un représentant à la réunion du 4 août au cours de laquelle a été élaborée la circulaire sur les expulsions de Roms, affirme l’hebdomadaire satirique. Une convocation par courriel a été adressée le 3 août à Lucien Guidicelli, conseiller d'Eric Besson, par le conseiller chargé de la sécurité au cabinet du ministre de l'Intérieur.

Le journal publie un fac-similé de ce courriel annonçant la première réunion de la "cellule de coordination nationale de lutte contre les campements illicites". Son ordre du jour : appliquer les consignes du discours de Nicolas Sarkozy le 30 juillet à Grenoble qui demandait de "mettre un terme aux implantations sauvages des campements de Roms".

Le démenti d’Eric Besson

Le ministre de l'Immigration a immédiatement démenti avoir été au courant d’une telle réunion. "Je ne veux polémiquer avec personne mais je persiste et signe: ni mon cabinet ni moi-même n'avons été saisis du projet de circulaire du 5 août", a-t-il répété, cité par son entourage. Le ministre a ajouté qu'il n'avait pas été destinataire de la circulaire, datée du 5 août, car elle portait sur le démantèlement de camps qui relève du ministère de l'Intérieur.

Eric Besson avait déjà affirmé lundi qu'il n'était pas informé de cette circulaire qui vaut à la France une vive réprobation internationale. "Je n'en étais pas destinataire et je n'avais donc pas en connaître", avait-il martelé.

Cette réunion a donné lieu à la circulaire aux préfets du 5 août, ciblant expressément l'évacuation de campements de Roms, un texte annulé lundi par Brice Hortefeux après le tollé qu'il a soulevé. L'Europe a vivement dénoncé le texte, tout comme le ministre de la Défense Hervé Morin, pourtant membre du gouvernement.