Cinéma : "Une vie ailleurs", "La Belle et la Bête" et "Going to Brazil", trois films à l’épreuve des critiques

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J.B. , modifié à
Chaque dimanche, Mathieu Charrier et Bruno Cras critiquent des films récents, accompagnés de confrères journalistes. Verdict !

Quel(s) film(s) aller voir cette semaine ? Les deux spécialistes cinéma d'Europe 1, Mathieu Charrier et Bruno Cras, accompagnés cette semaine de Baptiste Liger de Lire L’Express et Technikart, et de Stéphanie Belpêche du Journal du dimanche, livrent leurs impressions sur trois sorties cinéma, dans l'émission Un dimanche de cinéma. Sur le gril : Une vie ailleurs de Olivier Peyron, La Belle et la Bête de Bill Condon et Going to Brazil de Patrick Mille. 

  •  Une vie ailleurs de Olivier Peyron en salles depuis le 22 mars
       
   Une vie ailleurs    
   Une vie ailleurs Bande-annonce VF  

Le pitch : "C’est l’histoire de Sylvie (Isabelle Carré), dont le fils a été enlevé par son mari qui vit en Uruguay. A la mort du mari le fils, Filipe, est élevé par sa tante et sa grand-mère et Sylvie paie un assistant social joué par Ramzy pour le ramener en France. Mais sur place l’assistant social découvre un enfant heureux, entouré de ses copains et de sa famille, avec beaucoup d’affection, ce qui va le faire hésiter. C’est tout le deal du film."

>> L'avis de Stépahnie Belpêche : "Le film est sympathique mais inabouti. Pour un sujet aussi intéressant et nuancé que celui-ci, très proche du documentaire dans la démarche, cela manque cruellement d’émotions. Ramzy Bedia, dans un rôle à contre emploi et extraordinaire, tout en finesse et en sobriété. Il vole presque la vedette à Isabelle Carré qui a tendance à forcer le trait.

>> L'avis de Baptiste Liger : "Cette histoire pourrait être potentiellement bouleversante, mais je n’ai pas été si ému. Ramzy Bedia est une vraie révélation de ce rôle dramatique. Isabelle Carré est bien mais on l’a vu meilleure. C’est un film trop pudique par rapport au sujet, qui souffre surtout d’un scénario trop artificiel et d’une mise en scène plate, voire très plate."

>> L'avis de Brunos Cras : "Je trouve que vous boudez un peu votre plaisir et votre émotion. J’ai été ému. Je trouve que ce côté documentaire sur l’Uruguay est passionnant, il y a plein de passages sans dialogue et sans bavardage, où on découvre la vie profonde de ce pays. Le dilemme de cette femme (Sylvie) est bien campée et justement on ne tombe jamais dans le pathos. C’est un film délicat."

>> L'avis de Mathieu Charrier : "Sans révéler la fin, le film pose une vraie question : qui est la mère de l’enfant ? Est-ce que c’est la mère biologique, Isabelle Carrée, ou celle qui l’a élevé, en l’occurrence sa tante ? La réponse n’est pas forcément attendue."

VERDICT : avis mitigés. 

  • Going to Brazil de Patrick Mille, en salles depuis le 22 mars
       
   Going To Brazil    
   Going To Brazil Bande-annonce VF   

Le pitch : "C’est l'histoire de quatre copines un peu fofolles qui ont la petite trentaine et qui sont invitées par la cinquième copine à son mariage au Brésil. Le soir de leur arrivée, une des filles couche avec un homme qui essaye ensuite de violer une deuxième du groupe d'amies. Elle se bat contre lui et pas de chance, il tombe du balcon et meurt. Les filles découvrent le lendemain que c’était le futur mari de leur amie. A partir de là rien ne va aller, d’autant plus que le papa du défunt est un mafieux qui va les poursuivre."

>> L'avis de Mathieu Charrier : "Le Monde écrit 'Un film entre Besson et Tarantino'. C'est à la limite du Besson mais dans ses pires travers et pas du tout de Tarantino. Je trouve que c’est complètement raté. On comprend rien, c’est artificiel, les scènes ne sont pas drôles. Je suis amoureux d’Alison Wheeler donc c’est la seule que je sauve."

>> L'avis de Brunos Cras : "Vous êtes tous misogynes ! Car voilà un film pour une fois de gangsters dames, avec un 'S'. C’est dans la lignée de Babystitting ou Very bad trip. C'est quatre nanas qui partent en vrille ! Il faut voir les dialogues entre elles, comment elles se crêpent le chignon. Evidemment l’histoire est invraisemblable, mais donne des situations drôles. La seule petite faiblesse du film, c’est la scène ou Patrick Mille suce une glace à l’eau, ça on peut couper."

>> L'avis de Baptiste Liger : "Moi j’ai une faiblesse pour Margot Bancilhon, que je trouve ravissante, et j’ai une grande sympathie pour Patrick Mille en tant qu’acteur, qui m’a fait rire récemment dans Radin. D’un côté c’est une comédie trash pas très maîtrisée, de l’autre ça se veut un thriller mais c’est pas très palpitant. La mise en scène est d’une platitude redoutable. Au total on a pas grand chose et on s’ennuie."

>> L'avis de Stépahnie Belpêche : "Je suis consternée par ce film que je trouve d’une vulgarité sans nom. Les filles s’insultent du début jusqu’à la fin du film. On ne ressent aucune amitié, que de l’animosité et des rivalités. Le road trip n’est pas du tout crédible." 

  • La Belle et la Bête de Bill Condon, en salles depuis le 22 mars
       
   La Belle et la Bête    
   La Belle et la Bête Bande-annonce VO  

Le pitch : "L’histoire se passe au XVIIIe siècle en France. Un prince certes très beau mais arrogant refuse l’hospitalité à une mendiante. Il est donc transformé en bête et tous les habitants du château sont changés en mobilier. L’inventeur du village le plus proche s’égare une nuit en forêt et pénètre dans le château de la Bête. Il est mis au cachot. La Bête va proposé à sa fille de prendre sa place et la Belle se retrouve aux mains de la Bête."

>> L'avis de Baptiste Légier : "C’est pas mal. J’avais adoré la dernière adaptation en 3D de Disney avec le Livre de la jungle. Là c’est un cran en dessous, mais néanmoins réussi. On a l’impression d’être une petite fille de 8 ans en revoyant ce classique. Pour apprécier le film il faut accepter les codes un peu kitchs du merveilleux. Le film a quand même quelques longueurs mais assume complètement sa naïveté. Qu’on aime ou pas, il y a une certaine esthétique. C’est plutôt une bonne surprise qui confirme le talent de cet artisan qui est Bill Condon, le réalisateur de la saga Twilligt."

>> L'avis de Bruno Cras: "Je n’ai pas du tout adhéré. Je trouve que le dessin animé est beaucoup plus poétique et je réévalue même le film de Christophe Gans (avec Léa Seydoux et Vincent Cassel) que je n’avais pas aimé à l’époque et que je trouve beaucoup plus beau. Là c’est bruyant, bourré d’effet spéciaux, on n'a pas la place et le temps pour rêver."

>> L'avis de Stépahanie Belpêche  : "J’adorais déjà le film d’animation de 1991 et c’est un plaisir de redécouvrir le répertoire musical d’Allan Menken. Il y a quelques longueurs mais la psychologie des personnages est plus fouillée. On en sait plus sur sur le passé de la Belle et sur le tourment intérieur de la Bête".