Christiane Taubira se dit "atterrée" par l'effet de Macron "sur les jeunes esprits"

 "Il a une vraie capacité de séduction, il en joue, c'est même sa carte maîtresse", selon Christiane Taubira dans une interview aux Inrocks à paraître mercredi.Jewel Samad / AFP
"Il a une vraie capacité de séduction, il en joue, c'est même sa carte maîtresse", selon Christiane Taubira dans une interview aux Inrocks à paraître mercredi. © Jewel Samad / AFP
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avec AFP
L'ancienne ministre de la Justice se dit "atterrée" par l'effet d'Emmanuel Macron "sur de jeunes esprits", dans une interview aux "Inrocks" à paraître mercredi.

L'ancienne ministre de la Justice Christiane Taubira se dit "atterrée" par l'effet d'Emmanuel Macron "sur de jeunes esprits", lui reprochant de méconnaître le clivage droite/gauche, dans une interview aux Inrocks à paraître mercredi.

"Un pur produit du système". "Il a une vraie capacité de séduction, il en joue, c'est même sa carte maîtresse. Il doit beaucoup aux médias. Macron se dit antisystème mais c'est un pur produit du système. Je suis atterrée par son effet sur de jeunes esprits", affirme l'ex-Garde des Sceaux. "Quand on a plus de trente ans d'engagement, qu'on a pris au sérieux la politique, qu'on a accepté de prendre des coups, qu'on a vu ses enfants prendre des coups, qu'on a vu des gens souffrir, on connaît la différence entre les politiques de gauche et de droite", estime Christiane Taubira.

La "droite dure" de François Fillon. "François Fillon ne donne pas la migraine: il appartient à la droite dure. Entendre quelqu'un qui prétend à la magistrature suprême dire qu'il n'y a pas de différences entre droite et gauche m'atterre", poursuit-elle. Interrogé sur Benoît Hamon, Christiane Taubira juge que "dans la campagne, sa voix est un vrai renouvellement". "Merci de dire que la droite et la gauche, c'est différent. Les femmes et hommes de gauche qui racontent l'inverse sont juste en train de trahir", dit-elle.

Un Mélenchon "perdu dans les sables". L'ancienne ministre, partie du gouvernement début 2016 en raison de son désaccord sur la déchéance de nationalité, épingle sans le nommer l'ancien Premier ministre Manuel Valls. "Se prétendre le champion de la sécurité comme une fin en soi, alors qu'elle est un droit, ou se proclamer champion de la laïcité intégrale pour exclure, ce ne sont pas des marqueurs de gauche", attaque-t-elle. Quant à Jean-Luc Mélenchon, elle juge qu'il a "bifurqué". "Il a fait une très belle campagne en 2012 et depuis il s'est un peu perdu dans les sables", indique-t-elle.